Résumé de la 13e partie n Diego Rivera et Frida Kahlo se marient. C'est, selon l'expression du père de la jeune femme, l'union de «l'éléphant et de la colombe». Frida passe par une phase de désespoir : elle voulait cet enfant qu'elle a perdu. Elle n'arrête pas de pleurer et de se lamenter. «Ne t'en fais pas, lui dit Diego, des enfants, nous en aurons autant que tu en voudras !» A quelques jours de là, il reçoit un télégramme des Etats-Unis. Il le lit et le montre à Frida. «C'est une commande, dit la jeune femme. — Oui, et des Etats-Unis...» Il éclate de rire : «Tu t'imagines, les Américains qui passent commande à un Rouge ! — Et quelle commande, ajoute Frida : on te demande de décorer l'Institut de l'art de San Francisco !» C'est, en effet, une commande importante, le San Francisco Art Institute étant l'une des plus grandes écoles d'art plastique des Etats-Unis. Si les Américains ont fait appel à Diego Rivera, ce n'est pas seulement parce que c'est un grand artiste, c'est aussi pour montrer leur libéralisme : les capitalistes n'hésitent pas, parce qu'ils reconnaissent son talent, à faire appel à un communiste ! «Que décides-tu de faire ? demande Frida — Eh bien, si un séjour à New York ne te rebute pas... — Il ne me rebute pas ! dit aussitôt la jeune femme. — Alors, prépare tes valises !» Mais Frida hésite un peu. «Et les camarades du parti ? — Je suis seul à décider de ma vie, dit Diego. — Alors, partons !» Ils partent à l'automne 1930. Frida est émerveillée par San Francisco et la Floride dont le climat la subjugue. Tandis que Diego peint, elle se promène dans les rues de la ville, dans le quartier chinois dont la foule, les bruits, les couleurs et les odeurs lui rappellent un peu le Mexique. Avec la commande pour le San Francisco Art Institute, Diego reçoit également une commande pour le San Francisco Stock Exchange et le Lunchon Club : c'est beaucoup de travail en perspective et aussi beaucoup d'argent. Cependant, Diego est lié au gouvernement mexicain qui lui a commandé des œuvres ; un beau jour, il le rappelle et il doit rentrer. Frida n'est pas trop mécontente de retourner chez elle. Chez elle, c'est avant tout la maison de Coyoacan, le quartier des intellectuels et des artistes, où Diego s'est installé. Il s'est fait construire un atelier par son ami architecte, Juan O'Gorman, mais c'est la maison de Coyoacan que le couple préférera. La «maison bleue» est devenue aujourd'hui le musée Estudio Diego-Rivera et est restée dans l'état où la jeune femme l'a laissé, à sa mort, en 1954. (à suivre...)