Dans la tradition musulmane aussi, les animaux sont interprétés en fonction des symboles qu'on leur attribue. On tient également compte de leurs rapports avec les hommes, du fait qu'ils soient domestiques ou sauvages, qu'ils soient hostiles à l'homme ou non, qu'ils soient bénéfiques ou au contraire nuisibles, que leur chair soit licite ou non... On tient également compte des superstitions qui se rattachent à eux : ainsi le cri de l'animal entendu en rêve est toujours significatif, étant de bon ou de mauvais augure, appelant le bonheur ou le malheur. Au symbole de l'animal se rattachent d'autres symboles, comme la couleur de son pelage ou de ses plumes, la forme de son corps dans le rêve, les propos également qu'il peut tenir au rêveur. C'est que dans les rêves, les animaux parlent parfois et leur parole est toujours pertinente ! Dans l'interprétation des symboles animaux, on établit des analogies en fonction de ce que rappellent les animaux ; ainsi, le glapissement du chacal est interprété comme l'annonce d'un malheur, parce que ce cri rappelle les lamentations du deuil. D'ailleurs, dans la tradition algérienne, on retrouve le cri du chacal qui, dit-on, est toujours annonciateur de malheur. Comme pour les autres symboles oniriques, on tient aussi compte des références religieuses auxquelles renvoient les animaux. Ainsi, on rapporte, dans les ouvrages d'oniromancie qu'un homme a raconté à Ibn Sîrîn un rêve où il a vu une bête parler. Le célèbre interprète lui a répondu : «Tu mourras», et il lui cite un verset coranique où il est dit que lorsque la sentence de Dieu sera prononcée, il fera sortir de la terre un monstre qui criera : «En vérité, les hommes n'ont pas cru en nos miracles !»