Quand on parle des animaux dans l'oniromancie musulmane, on tient compte encore des superstitions qui se rattachent à eux : ainsi le cri de l'animal entendu en rêve est toujours significatif, étant de bon ou de mauvais augure, appelant le bonheur ou le malheur. Au symbole de l'animal se rattachent d'autres symboles, comme la couleur du pelage ou des plumes, la forme du corps les propos également, bons ou mauvais, qu'ils peuvent tenir au rêveur. On tient aussi compte des références religieuses auxquelles renvoient les animaux. Ainsi, on rapporte, dans les ouvrages d'oniromancie, qu'un homme a raconté à Ibn Sîrîn un rêve où il a vu une bête parler. Le célèbre interprète lui a répondu : «tu mourras, et il lui cite un verset coranique où il est dit que lorsque la sentence de Dieu sera prononcée, il fera sortir de la terre un monstre qui criera : En vérité, les hommes n'ont pas cru en nos miracles !» Nous avons déjà donné le symbolisme de nombreux animaux domestiques dans l'oniromancie musulmane. En voici l'interprétation d'autres. Le hérisson est, dans la tradition musulmane, un animal impitoyable. C'est l'un des présages qui annoncèrent à Abû Dhu'ayb la mort du Prophète. Il avait vu, alors qu'il se rendait chez lui, de bon matin, un hérisson tenant dans la gueule une vipère. L'animal se tordait, mais il ne le lâcha pas et il finit par l'avaler. Abû Dhu'ayb tira de l'un des noms du hérisson, chayham, les deux présages suivants : «chose importante» (chay'ham) et «chose attristante» (chay' muhimm) (d'après al-Nuwayri). Dans les rêves, le hérisson représente un homme rusé, cruel et impitoyable. Il annonce également, soit un événement important, soit un malheur.