Travail n L'opération de recherche et de recensement des biens wakfs, entamée depuis quelques années, se poursuit. Les biens wakfs sont l'ensemble des biens qui n'appartiennent ni à l'Etat ni au privé. Ils font partie du patrimoine religieux, note Abdellah Tamine, responsable de la cellule de communication au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. «Ils peuvent être comparés aux biens de la mainmorte en France», ajoute-t-il. Ils sont au nombre de 4 621, répartis à travers le territoire national, selon des statistiques officielles. Mais ce chiffre reste provisoire, l'opération de recherche des biens wakfs entamée depuis quelques années étant toujours en cours. «Il y a une sous-direction au niveau de la direction des wakfs qui est spécialement chargée de la recherche de ces biens. Elle vérifie, au niveau des conservations foncières, toutes les informations qui lui parviennent, de même qu'elle consulte régulièrement les archives ; dès qu'elle a la preuve que tel ou tel bien appartient aux wakfs, elle saisit son exploitant pour lui réclamer les frais de location. S'il accepte de payer, les deux parties signent un contrat en bonne et due forme ; mais s'il refuse, l'affaire est portée devant les tribunaux», indique à ce propos M. Tamine, tout en signalant que durant les sept dernières années, un peu plus de mille affaires de ce genre ont été enregistrées. «La justice a tranché en notre faveur dans un peu plus de 600 cas», poursuit-il, non sans mentionner que «la loi 91-10 nous conforte dans notre démarche». Ces litiges portent, dans la plupart des cas, sur des parcelles de terrain, selon notre interlocuteur qui signale, par ailleurs, que le colonialisme français a tout fait pour s'approprier les wakfs «qui représentaient, à l'époque ottomane, quelque 60% de l'ensemble des biens répertoriés». Le riche patrimoine des wakfs est constitué principalement de locaux, d'habitations, de terrains agricoles et d'arbres fruitiers. Ces biens sont implantés dans les 48 wilayas, avec une concentration particulière à Alger, indique-t-on au niveau du ministère des Affaires religieuses. Bien évidemment, la nature des propriétés diffère d'une région à une autre. «Dans la Mitidja par exemple, la plupart des biens wakfs sont constitués de terrains agricoles, alors que dans le Sud, ils sont composés principalement de palmiers», selon les mêmes sources.