K. Issam Est-ce la fin du laxisme envers les bénéficiaires des biens wakf, dits communément «melk h'bouss»? C'est bel et bien ce qu'ont décidé les responsables du ministère des Affaires religieuses. Le nouveau poste, «Ouakil el wakf», a toutes les prérogatives que lui confère la puissance publique, pour trancher les problèmes de ces biens de nature juridique exceptionnelle. Un listing plus au moins exhaustif a été réalisé, récemment, par le ministère des Affaires religieuses des biens «wakf», répertoriant quelque 3.000 nouveaux lots de terrain urbains et agricoles sur tout le territoire national. A travers ce listing, Ghoulem Allah veut réformer le secteur des bien wakf qui pourrait devenir une source importante de rentrées pécuniaires. «Quelque 3.000 nouveaux lots de terrain urbains et agricoles, appartenant aux biens wakf, viennent d'être localisés et répertoriés à travers le pays», a déclaré un responsable central au ministère des Affaires religieuses. De sa part, Mourad Traikia, sous-directeur chargé du recensement et de la recherche des biens wakf a affirmé que «la surface respective de ces lots varie entre 1.000 mètres carrés et 40 hectares». Et d'ajouter: «des terrains qui sont en phase de régularisation et d'officialisation en vue d'être exploités sous forme de concession à des investisseurs moyennant une redevance annuelle qui sera versée au fonds national des biens wakf». Ces chiffres ont été lancés lors du colloque international ouvert mardi à Dar El Imam autour du thème des biens wakf. Augmenter les loyers pour entretenir les mosquées Ce patrimoine dont l'historique remonte à la période précoloniale vient renforcer les 6.000 biens wakf, dont des logements, des locaux commerciaux et des parcelles de terrains déjà en possession du secteur des Affaires religieuses, a indiqué Mourad Traïkia. Ce dernier précisera, à ce propos, que ces biens, mis en location au profit des particuliers qui les exploitent en contre partie d'une «maigre redevance», font actuellement l'objet d'une «réévaluation à la hausse des loyers». Cette actualisation des redevances locatives destinées, «non seulement à financer et à entretenir des mosquées, mais également à assurer le fonctionnement de l'enseignement et de l'éducation, à lutter contre la pauvreté et à entretenir des biens publics», se heurte au «comportement négatif» et à la «réticence de certains locataires qui ne se sont pas acquittés de leurs dus depuis des années», a-t-il affirmé. Pour contribuer à régler ce problème, le ministère de tutelle a créé le poste de «Ouakil el wakf» qui a pour mission «la prise en charge de la gestion du patrimoine immobilier et financier relevant du secteur religieux au niveau local» et le «soutien de la commission de wilaya des biens wakfs pour qu'elle puisse mener à bien sa mission de recensement et de régularisation juridique des biens wakfs publics», a encore précisé le sous directeur chargé du dossier. K.I.