Plus de la moitié des 7 000 langues du monde risque de disparaître au cours de notre siècle si rien n'est fait pour les sauver, avertissent deux fondations américaines. «Dans le monde, des milliers de langues risquent de disparaître, mais des chercheurs s'emploient à découvrir ces liens linguistiques avec l'histoire et à les enregistrer», lit-on dans un communiqué publié par les deux fondations. Ainsi seulement un quart des membres de la tribu cheyenne du Montana (Etats-Unis) parlent leur langue maternelle, que seuls 200 Nigérians parlent le defaka et que l'on ne compte qu'une dizaine d'Africains qui parlent le nuu, une des quelques langues africaines dont certaines consonnes sont prononcées au moyen d'un claquement de langue. Le programme vise à aider des chercheurs et des locuteurs locaux en vue de créer des enregistrements numériques de ces langues qui risquent de disparaître au cours de notre siècle, du fait, notamment, de la mondialisation. Le recours, dans le secteur des affaires, aux langues les plus répandues tels le chinois, l'anglais, le français, l'espagnol, le russe, l'arabe ou l'hindi, l'usage de l'Internet, la presse et la télévision ont contribué fortement à accélérer le rythme de disparition de certaines langues, soulignent les deux fondations. En faisant des enregistrements audiovisuels, des transcriptions, des dictionnaires et des grammaires, des linguistes peuvent parler avec les locuteurs d'une langue donnée en vue de créer des archives numériques permanentes. Il est possible ensuite de placer ces documents sur l'Internet et faire connaître ces langues au monde entier.