Réalité n L'éclatement de la bulle immobilière dans la région a ouvert la porte à tous les dépassements. Les professionnels du métier souffrent face à des intrus qui courent derrière l'argent facile. Le marché de l'immobilier dans la wilaya, à l'instar du reste du pays, a donné lieu, depuis sa libéralisation au début de la décennie 1990, à un foisonnement d'agences immobilières opérant dans une «opacité totale», rendant difficile la distinction entre les professionnels et les courtiers, a indiqué un représentant de la Fédération nationale des agences immobilières (Fnai). Plaidant en faveur de l'organisation de cette profession sans cesse transgressée, le chargé du recueil des adhésions à la Fnai a relevé que cette wilaya compte actuellement plus de 200 agences immobilières immatriculées au registre du commerce, «mais travaillant en concurrence déloyale avec un nombre impressionnant de courtiers s'adonnant à des pratiques frauduleuses leur permettant d'échapper au fisc». La Fnai reproche à ces agents intermédiaires, se recrutant notamment parmi les commerçants et les fonctionnaires, «de ne pas respecter les barèmes des transactions commerciales» (vente, achat et location), bafouant ainsi la déontologie la plus élémentaire, a estimé le même responsable, qui a souligné la nécessité de l'organisation et de la «moralisation» de la profession par «une adhésion massive, mais volontaire» à la Fnai, sachant que le métier de gérant immobilier «continue de s'exercer au niveau de la wilaya sans conformité à la réglementation, car ne laissant aucune traçabilité des transactions, faute pour les agences de disposer de supports de gestion réglementaires fournis par la Fnai, tels que les registres, le numéro d'identification, les barèmes et le mandat». «Cette anarchie est souvent à l'origine de litiges avec la clientèle, notamment en matière d'arrhes», a relevé un agent immobilier à Tizi Ouzou. L'insuffisance de l'offre de logements se traduisant par l'augmentation des coûts à la vente et à la location durant ces deux dernières années, ainsi que l'indisponibilité de titres de propriété de 90% des immeubles existants pour lesquels il ne peut être établi qu'une promesse de vente par-devant le notaire, en lieu et place de l'acte de vente.