Evocation n L'actrice égyptienne Majda Sabahi qui s'était distinguée en incarnant sur le grand écran l'image de Djamila Bouhired, a animé, ce week-end, une conférence de presse au Centre culturel de la radio. Accompagnée pour la circonstance de Ali Salem, rédacteur en chef du journal égyptien Ahram, l'actrice a fait part de sa joie d'être l'hôte de l'Algérie en cette journée qui coïncide avec la commémoration des manifestations du 11 Décembre 1960 et l'ouverture prochaine de l'Année de la culture arabe (Alger). Le film Djamila, dont on connaît l'engouement suscité à sa sortie en 1959, était une réalisation du cinéaste Youssef Chahine. Celle qui fut élevée au rang de star, se prédestinait en réalité à une carrière d'avocate. Devant une nombreuse assistance l'actrice a exprimé sa satisfaction d'être honorée par le public algérien. Elle se souviendra des raisons qui l'ont poussée à interpréter le rôle de la combattante dont elle épousera la lutte pour la libération contre les forces coloniales. Elle expliquera comment elle a matérialisé l'âme de la jeune moudjahida en transposant à l'écran le combat souvent périlleux de toutes ces jeunes algériennes. Djamila Bouhired dira d'ailleurs de l'actrice égyptienne qu'en racontant son histoire, elle était devenue une moudjahida : «J'ai interprété ce rôle en m'impliquant corps et âme dans le personnage de Djamila pour rendre à l'écran son image révolutionnaire. Toutes les Algériennes sont des Djamila. Je m'étais inspirée de tout ce que je lisais dans les journaux de l'époque et recueillais en Egypte même les informations nécessaires à ce rôle», dira la conférencière. S'inspirant de nombreuses œuvres littéraires dont celles du prix Nobel Naguib Mahfouz, l'actrice se montrera encore plus motivée par l'histoire du combat des Algériennes rendant dans le son et l'image l'héroïsme de ces femmes, mettant l'accent sur l'opiniâtreté et la combativité du personnage : «J'étais alors jeune, pourtant j'ai pu donner au public une figure humanisée de la moudjahida», ajoute-t-elle. Entièrement tourné en Egypte et diffusé dans la quasi-totalité des pays arabes, ce film sera projeté dans la capitale libanaise malgré l'interdiction des autorités françaises d'alors en Europe, il fera réagir l'opinion publique en la sensibilisant à la cause algérienne. Actuellement, sur le tournage de Les enfants de la terre, Majda Sabahi se tourne vers une production où elle jette un regard critique sur l'enfance et ses droits. «Ce film s'attelle à restituer au monde l'image d'une enfance arabe réunie et où chaque enfant serait le miroir d'une paix commune», commente-t-elle. Un vœu somme toute pieux.