Zones n «Toutes les régions sont pratiquement menacées de désertification aussi bien la steppe que les régions montagneuses.» C'est le constat fait, ce matin, par Abdelkader Khalifa, directeur de la mise en valeur des terres et de la lutte contre la désertification au ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III. «L'espace aride, l'espace semi-aride, l'ensemble des montagnes ne sont pas exclus de la désertification. La seule zone relativement épargnée, c'est la zone Nord-Est couverte et humide», a-t-il souligné. Pour lui, il faut une intervention urgente et rapide pour freiner l'avancée du désert et développer une démarche participative «car plus de 20 millions d'hectares sont menacés». Il a rappelé les bienfaits du fameux barrage vert qui a joué un grand rôle dans le rétablissement d'un équilibre écologique. «Mais cette démarche était insuffisante parce que ce projet géant a été affecté par une sécheresse de longue période qui a retardé la croissance des plantes.» «Nous avons tiré des leçons. En 1996, et à partir de l'élaboration d'une carte nationale de la désertification, on a pu distinguer les zones les plus touchées. En 1999 et avec le programme national du développement rural nous avons pu le consolider en reboisant plus de 3 millions d'hectares, dont 1 150 000 hectares d'espaces non boisés.» L'intervenant a aussi insisté sur la nécessité de l'adaptation des programmes de désertification aux besoins socioéconomiques des régions concernées. «Il faut des projets économiquement rentables avec une pleine participation des populations», a-t-il expliqué. Concernant la région Nord, M. Khalifa a souligné qu'elle compte plus de 4 millions d'hectares de forêts. «Mais notre objectif est d'atteindre 5 millions d'hectares dans les années à venir», a-t-il expliqué. A propos de l'enveloppe financière, l'intervenant, tout en expliquant que le coût de reboisement d'un hectare est de 80 000 DA, a dit que l'opération est garantie. M. Khalifa a, enfin, rappelé que la désertification n'est pas seulement le fait de «l'avancée des dunes», mais ce sont aussi les changements climatiques qui perturbent les régions arides et semi-arides. Il faut rappeler qu'une conférence internationale sur la lutte contre la désertification et l'impératif international de politique de soutien s'est ouverte ce dimanche à Alger. De nombreux experts algériens et étrangers ainsi que des représentants d'organismes de l'ONU et d'Organisations non gouvernementales (ONG) ont pris part à cette conférence. Cette rencontre de trois jours, qui va clôturer l'Année internationale des déserts et de la désertification 2006, aura pour objectif notamment de renforcer la prise en compte par les politiques de la désertification et de la mobilisation des ressources et des capacités. l Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé l'ouverture, ce dimanche matin, au Palais des nations à Alger, de la Conférence internationale sur la lutte contre la désertification. Des membres du gouvernement et de nombreux experts algériens et étrangers ainsi que des représentants d'organismes de l'ONU et d'Organisations non gouvernementales (ONG) prennent part à cette rencontre.