Résumé de la 2e partie n Aïcha épouse son sauveur. Quelques années après, son fils lui demande s'il a des oncles maternels. Elle dresse un plan pour renouer avec eux. On fit les préparatifs du voyage et, dès le lendemain, on se mit en route. Quand la petite famille atteignit la maison des sept frères, le jour commençait à décliner. Elle demanda l'hospitalité au nom du Seigneur, et les maîtres de maison la lui accordèrent avec générosité. Aïcha, son mari et son fils furent introduits dans la pièce des invités où on leur servit à boire et à manger. Après quoi, on déroula une grande natte sur laquelle tout le monde prit place pour la veillée. Tout en buvant du thé, on parla de choses et d'autres. Mais, tout à coup, comme convenu, Hab-Hab-Roumman s'approcha de sa mère et, posant la tête sur son genou, la pria de lui raconter une histoire. Aïcha simula une hésitation de gêne, mais les maîtres de maison l'encouragèrent à faire plaisir à l'enfant. Alors, s'adressant à l'enfant, elle dit : «Je vais te raconter, mon fils, l'histoire d'une infortunée jeune fille que ses frères avaient enterrée vivante, croyant qu'elle les avait déshonorés.» Et elle raconta sa propre histoire en l'attribuant à une inconnue. A mesure que le récit avançait, les sept belles-sœurs devenaient de plus en plus blêmes tandis qu'un sentiment de tristesse submergeait les sept frères. A la fin, pétris de douleur et de regret, ils éclatèrent en larmes. «Nous aussi, dirent-ils, nous avions une sœur que nous aimions beaucoup et que nous n'avons pas hésité à enterrer vivante parce que nous l'avions crue enceinte, alors que, peut-être, elle était innocente, simplement victime de la jalousie de ses belles-sœurs. Ah ! Si notre pauvre sœur était encore de ce monde, comme nous l'adorerions ! Puisse Dieu nous absoudre de notre péché !» Alors, Aïcha, émue aux larmes devant tant de regrets, s'empressa de déclarer : «Tranquillisez-vous, mes frères. Je suis Aïcha, votre propre sœur, et l'histoire que je viens de vous raconter est la mienne, survenue dans cette même maison par la seule faute de vos épouses.» Ce disant, elle se fit reconnaître par d'autres signes qui ne laissèrent aucun doute sur sa véritable identité. Pleurant de bonheur, ses frères l'étreignirent en lui demandant de leur pardonner leur erreur. Quant aux coupables belles-sœurs, livides de terreur, elles se serrèrent dans un coin, mais bientôt leurs hommes s'intéressèrent à leur sort. Ils s'emparèrent d'elles, les battirent à mort, puis, après les avoir bien ligotées, les enterrèrent vivantes dans de profondes tombes. Débarrassés de leurs méchantes épouses, les sept frères adorèrent leur sœur plus que jamais.