Résumé de la 7e partie n Après avoir débarrassé la jeune femme des serpents, le cavalier l'épouse. Ils ont un enfant qui veut absolument rendre visite à ses parents maternels... Le cœur de la jeune femme frissonna, car c'était ce qu'elle-même désirait depuis longtemps. — Ce soir, dit-elle, quand ton père rentrera, demande-lui de te laisser aller avec moi chez tes oncles. S'il refuse, insiste et pleure jusqu'à ce qu'il te l'accorde. Dès qu'ils furent assis à dîner, le soir : — Père, dit l'enfant, je voudrais aller chez mes oncles maternels. — Tes oncles maternels ? s'étonna le père, mais... tu n'en as jamais eu : j'ai rencontré ta mère dans les bois. L'Argenté se mit à geindre : — Tous les enfants vont rendre visite à leurs oncles. Moi aussi, je veux y aller avec ma mère. — Très bien ! dit le père. Vous voulez y aller ? Eh bien, allez-y, mais je vous avertis : vous irez seuls ; moi, je ne viendrai pas chez tes oncles, parce que je sais que tes oncles, ce sont les bêtes des bois. Néanmoins, le lendemain, la mère fit mettre à son fils ses plus beaux habits de fête, puis elle lui jeta des haillons par-dessus. L'Argenté allait protester. — Sois tranquille, lui dit-elle, dès que nous serons arrivés, je t'enlèverai ton manteau sale et tu paraîtras dans tes beaux habits devant ton oncle. L'Argenté se calma d'autant plus vite qu'il vit sa mère couvrir elle aussi de laides guenilles les robes magnifiques qu'elle avait d'abord revêtues. Le père les vit prendre le chemin de la forêt par où sa femme était jadis arrivée, et bientôt ils disparurent. Ils marchèrent longtemps. De temps en temps ils demandaient à d'autres voyageurs leur chemin. Vers le soir ils arrivèrent enfin dans un pays que la mère reconnaissait. Ils s'arrêtèrent. — Nous allons bientôt être chez tes oncles, dit la jeune femme à son fils. Alors écoute-moi bien. Il y a longtemps que je n'ai pas vu mon frère : je ne sais pas s'il va me reconnaître. Quant à toi, il ne te connaît même pas. Alors, voilà ce que nous allons faire : nous allons nous présenter chez lui comme des mendiants. Si ton oncle me reconnaît et qu'il nous accueille, nous allons enlever ces vieilles loques et paraître avec nos beaux habits... — Et s'il t'a oubliée ? — C'est ici que tu dois faire attention. Je lui demanderai de nous laisser passer la nuit dans sa maison, comme des mendiants. Dès que nous serons installés, tu me demanderas de te dire un conte. Je ferai semblant de refuser. Insiste jusqu'à ce que j'accepte. Elle tira de son ballot une vieille sébile de bois, coupa dans un arbre un gros bâton noueux et ils entrèrent au village. Ils allèrent ainsi de porte en porte. La jeune femme tournait aisément dans les venelles, comme si elle les avait quittées la veille. Elle retrouvait presque toutes les femmes, à peine un peu vieillies, qui venaient lui apporter du couscous, de la galette, de l'huile, mais sous ses vieilles guenilles de mendiante, aucune d'elles ne la reconnaissait. Quand elle arriva devant la demeure d'Aubépin, son cœur se mit à battre. (à suivre...)