Résumé de la 10e partie Les enfants se moquent de moi, dit-il. Ils parlent tous de leurs oncles maternels, s?offusquait L?Argenté. Néanmoins, le lendemain, la mère mit à son fils ses habits de fête, puis elle lui jeta des haillons par-dessus. L'Argenté allait protester. ? Sois tranquille, lui dit-elle, dès que nous serons arrivés, je t'enlèverai ton manteau sale et tu paraîtras dans tes beaux habits devant ton oncle. L'Argenté se calma d'autant plus vite qu'il vit sa mère se couvrir, elle aussi, de laides guenilles au-dessus des robes magnifiques qu'elle avait d'abord revêtues. Le père les vit prendre le chemin de la forêt par où sa femme était jadis arrivée et, bientôt, ils disparurent. Ils marchèrent longtemps. De temps en temps, ils demandaient à d'autres voyageurs leur chemin. Au soir, ils arrivèrent enfin dans un pays que la mère reconnaissait. Ils s'y arrêtèrent. ? Nous allons bientôt être chez tes oncles, dit la jeune femme à son fils. Alors écoute-moi bien. Il y a bien longtemps que je n'ai pas vu mon frère : je ne sais pas s'il va me reconnaître. Quant à toi, il ne te connaît même pas. Alors, voilà ce que nous allons faire : nous allons nous présenter chez lui comme des mendiants. Si ton oncle me reconnaît et qu'il nous accueille, nous allons enlever ces vieilles loques et paraître avec nos beaux habits... ? Et s'il t'a oubliée ? ? C'est ici que tu dois faire attention. Je lui demanderai de nous laisser passer la nuit dans sa maison, comme des mendiants. Dès que nous serons installés, tu me demanderas de te lire un conte. Je ferai semblant de refuser. Insiste jusqu'à ce que j'accepte. Elle tira de son ballot une vieille sébile en bois, coupa dans un arbre un gros bâton noueux et ils entrèrent au village. Ils allèrent ainsi de porte en porte. La jeune femme tournait aisément dans les venelles, comme si elle les avait quittées la veille seulement. Elle retrouvait presque toutes les femmes, à peine un peu vieillies, qui lui apportaient du couscous, de la galette, de l'huile, mais avec ses vieilles guenilles de mendiante, aucune ne la reconnut. Quand elle arriva devant la demeure d'Aubépin, son c?ur se mit à battre. L'extérieur n'avait pas changé... c'était bien la grande maison qu'ils avaient achetée, avec l'argent qu'elle avait trouvé dans le jardin. De l'intérieur lui parvenaient des voix d'enfants qui jouaient. Elle rassembla son courage : ? Pour l'amour de Dieu ! cria-t-elle aussi fort qu'elle put pour couvrir la voix des enfants. ? Attends un peu ! dit une femme de l'intérieur. (à suivre...)