Le Parti socialiste français a nettement augmenté son influence auprès des musulmans de France après la crise des banlieues à l'automne 2005, indique une étude publiée, hier, à près de quatre mois de l'élection présidentielle par l'institut de sondage IFOP. Entre avril-octobre 2005 et novembre 2005, avril 2006, le nombre de personnes de confession musulmane se sentant proches du Parti socialiste (PS) a progressé de neuf points, de 44,8% à 53,8%. La droite et l'extrême-droite, déjà très largement minoritaires chez les musulmans, ont vu leur influence baisser encore, mais dans une proportion moindre que l'extrême gauche. Selon l'IFOP, «tout se passe comme si la crise des banlieues et la réponse apportée par le gouvernement avaient suscité un réflexe de vote utile au profit de la formation de gauche dominante, la seule à même de s'opposer efficacement à l'élection de Nicolas Sarkozy», ministre de l'Intérieur et chef du parti au pouvoir UMP. Les violences urbaines, qui ont secoué la France à l'automne 2005, avaient surtout touché des banlieues défavorisées à forte population d'origine immigrée. Le poids des citoyens français de confession musulmane dans le corps électoral est estimé à 2 ou 3% par l'IFOP, sur quelque 45 millions de personnes.