Mohamed habitait avec ses trois frères un F3, dans un état lamentable. Chacun occupait une pièce. Finalement, l'un des frères a loué ailleurs. Il laissera une pièce pour sa mère, âgée de 92 ans et ses neveux et nièces. Mohamed a huit enfants, dont trois handicapés. Son aînée, Radia, 38 ans, est invalide à 100 %. Elle ainsi que son frère perçoivent une pension chacun de 3 000 DA. L'autre sœur handicapée n'a pas encore bouclé ses 18 ans, donc elle ne perçoit rien. La famille habite une propriété privée. Depuis 1990, le propriétaire de l'immeuble ne perçoit plus de loyer. «L'immeuble est dans un état de délabrement avancé, à la suite de l'attentat contre la maison de la presse et du séisme de 2003», a relevé Mohamed. Les trois enfants handicapés dorment avec leurs parents. Mohamed précisera : «Même la chaise roulante de notre fille partage avec nous la chambre.» Mohamed se rappelle que son défunt père avait acheté la «clé» (le pas-de-porte) en 1950, puis l'actuel propriétaire a acquis cet immeuble en 1963. Aujourd'hui, Mohamed et sa famille sont menacés d'expulsion et ne savent plus à quel saint se vouer. De nombreuses demandes de logements ont été renouvelées, mais sans succès. Il nous a annoncé que «peut-être cette fois, le candidat dont le dossier portant le numéro d'ordre 4089, déposé en 1999, a été convoqué par les services de l'APC ». Au Ramadan, son frère, père de sept enfants, qui partageait le F3, a emménagé, dans un appartement Aadl. Mohamed a signalé que son « fils aîné est âgé de 35 ans et n'est toujours pas marié». Par ailleurs, sa fille mariée ne peut passer la nuit chez eux, à l'occasion, faute de place. Le seul réconfort pour ce père de famille est l'entente qui a toujours régné entre les différents membres de sa grande famille.