Mésentente n Trois frères et une sœur avec leur famille dans un F3, il en résulte un conflit familial sans fin. Chacun occupait une pièce, avec épouse et enfants. La sœur occupait la salle de bains transformée à cet effet. Les parents et une autre sœur célibataire dormaient dans le couloir et le débarras. Résidant dans ce quartier de Ben Omar, à Kouba, depuis 1961, cette famille, composée des parents et de quatre garçons et quatre filles, dont les deux aînées mariées, occupait un F3, qui leur suffisait. Avec le temps, les enfants sont arrivés en âge de se marier. Un premier se marie. Il occupera une des trois pièces. Il a son premier enfant, puis un deuxième. Entre-temps, dans la même année, deux autres frères se marient à leur tour. Chacun s'installera avec son épouse, l'un dans l'autre pièce et l'autre aménagera le séjour en chambre à coucher. Les deux filles, encore célibataires, dormaient dans le débarras. Le père et la mère s'alignaient dans le couloir, de façon à laisser un passage vers les toilettes. La situation a duré sept ans. Après le décès du père, c'est au tour de la benjamine de se marier. Elle épouse son cousin germain. N'ayant pas de logement, elle emménage dans celui de sa famille. La salle de bains est supprimée pour lui servir de chambre. Elle y demeurera deux ans. «Il a fallu l'intervention de l'épouse du Président Bendjedid – qui, à l'époque, s'occupait des affaires sociales – pour que ma sœur bénéficie d'un logement de fonction pour son mari policier, et en qualité de fils de chahid», déclare l'une des sœurs mariées. Sa sœur célibataire emménage chez elle. Les trois frères demeurent dans le F3 familial. Entre-temps, la promiscuité a créé des problèmes, entre les belles-sœurs, pour des motifs liés aux tâches ménagères, sur le tour de rôle pour l'occupation de la cuisine lors de la préparation des repas de chacune des trois familles. Des problèmes à cause des enfants qui se bagarrent entre eux, et souvent la dispute dégénére pour arriver jusqu'aux parents. Mais les véritables conflits éclatent au moment du paiement des factures (gaz - électricité et eau) et du loyer. «Depuis la mort de mon père, le loyer n'a pas été payé. Il avait atteint 30 000 DA», a précisé notre interlocutrice. Elle poursuivra : «A la cession des biens de l'Etat, l'appartement fut cessible. Là, mes frères redoutaient l'expulsion, d'autant que l'appartement était au nom de ma sœur mariée. Ma sœur a donc décidé de se désister au profit de notre mère qui a refusé. C'est alors que chacun espérait y demeurer. Toutefois, il fallait payer le reliquat sur le loyer.» «C'est alors que mon jeune frère a décidé d'acheter un pas-de-porte, dans une autre wilaya du centre. Un autre frère s'est installé dans la maison familiale au bled et le dernier a payé le reliquat.» Le désistement a été fait à son profit. Il a fini par acheter ledit logement. Néanmoins, la vie dans la promiscuité a nourri la haine entre ces frères et sœurs et aujourd'hui, la famille s'est complètement disloquée. «A ce jour, le conflit autour de ce logement n'est pas résolu», a déploré la sœur.