Le satellite français Corot, qui sera lancé demain, mercredi, de la base spatiale russe de, Baïkonour, au Kazakhstan, va aller traquer, pour la première fois, depuis l'espace, ces planètes gravitant autour d'autres astres que notre Soleil et où l'on espère, un jour, découvrir de la vie. «Corot, c'est un petit projet, monté avec de petits moyens, mais c'est l'éclaireur qui montrera aux futures missions vers quel type d'étoile aller chercher», souligne la responsable scientifique de la mission. Depuis son orbite à 900 kilomètres au-dessus de la Terre, Corot devra mesurer d'infimes variations de la luminosité de 120 000 étoiles. Lors de la genèse du projet, au début des années 1990, les scientifiques en attendaient d'abord d'importantes informations sur la composition du cœur des étoiles. Après la découverte des premières planètes extrasolaires en 1995, les responsables de la mission ont réalisé que les mêmes instruments pouvaient être aussi utilisés pour détecter des planètes lointaines. Evénement rare dans la recherche spatiale où la plupart des missions sont effectuées en coopération, la France assume, à elle seule, 75% de l'investissement de 170 millions d'euros. Pour la responsable scientifique de la mission, les deux tâches de Corot sont d'un intérêt scientifique comparable, même si «la partie exoplanète séduit plus le grand public». «Et donc, on en parle plus dans notre communication», concède-t-elle. Mieux comprendre comment fonctionnent les étoiles reste pourtant un enjeu majeur : «Les atomes, qui forment aujourd'hui nos corps - carbone, oxygène -, ont été générés en passant un certain nombre de fois à l'intérieur des étoiles.» «Or ce qui se passe dans le cœur des étoiles nous est inconnu ; nous n'en connaissons que la peau.»