Résumé de la 7e partie n Les exégèses musulmans se sont évertués à expliquer le miracle des dormants de la caverne, rapporté par le Coran. Tabarî précise encore, dans sa Chronique que les jeunes gens de la caverne étaient de nobles Romains dont Dieu avait rempli le cœur d'islam et qui s'adonnaient à la prière et à l'adoration de Dieu. Signalons que le mot islam ne désigne pas ici forcément la religion musulmane (Mohammed n'étant pas encore envoyé), mais la soumission à Dieu, le monothéisme pur, issu d'Abraham. Les jeunes gens étant menacés par un souverain tyrannique et impie, Dieu les a fait plonger dans un profond sommeil, proche de la mort, sommeil qui n'a pris fin qu'avec la chute de l'empire romain et l'avènement d'une société plus juste et surtout d'un souverain qui pratique le monothéisme. C'est Tabarî qui rapporte encore que juste avant le réveil des dormants, la population romaine (c'est-à-dire les chrétiens) étaient divisés sur la question de la résurrection : les uns croyaient que les corps et les esprits seraient ramenés à la vie conjointement, les autres pensaient que seules les âmes paraîtront au Jugement, les corps étant définitivement tombés en poussière. C'est là une allusion aux polémiques qui opposaient les sectes chrétiennes sur la question de la résurrection des âmes et des corps et qui a duré pendant plusieurs siècles. Selon Tabarî, l'empereur qui régnait à l'époque sur l'empire romain, et qui était un croyant, lassé par cette querelle, a demandé à Dieu d'envoyer un signe pour mettre fin au conflit : ce signe est le miracle de la caverne, miracle qui tranche définitivement la question de la Résurrection : les corps et les âmes reviendront conjointement à la vie ! On a beaucoup discuté du nombre des dormants, le chiffre généralement retenu par les auteurs étant sept. Rappelons que le Coran ne fixe pas de chiffre précis et présente comme une polémique stérile cette question : «Ils diront : ‘'Ils étaient trois, le quatrième étant leur chien !'' Ils diront (encore) Ils étaient cinq, le sixième étant leur chien.'' Ils diront : ‘'Ils étaient sept, le huitième étant leur chien.''» «Dis : ‘'Mon Seigneur connaît (mieux) qu'eux (leur nombre). Seuls quelques-uns d'entre eux savaient. Ne discute donc pas à leur sujet d'une façon superficielle et ne prends l'opinion d'aucun d'entre eux...''» Selon une tradition, Ibn ‘Abbas, compagnon du Prophète, affirme avoir interrogé celui-ci sur le nombre des dormants et que le Prophète lui a répondu : sept. Mais Ibn Ish'aq, lui, affirme que les jeunes gens étaient au nombre de huit. Nous avons cité la liste dressée par Tabarî, qui comprend sept noms, il aurait fait figurer dans d'autres versions huit, voire même neuf. En fait, comme le dit si bien le Coran, il ne sert à rien de polémiquer sur une question qui échappe aux humains ! Citons pour conclure cette partie consacrée à l'histoire coranique à laquelle les musulmans attachent beaucoup de dévotion quant à la récitation de cette sourate qui, selon Ibn Hanbal, fait descendre la sérénité (sakîna) dans les cœurs. (à suivre...)