Résumé de la 6e partie n Le Coran rapporte à la sourate 18, intitulée Al-Kahf, la Caverne, versets 9 à 22, l'histoire des jeunes gens plongés, pendant plus de trois siècles, dans le sommeil. Si Dieu a rapporté dans le Coran l'histoire des Gens de la Caverne, c'est pour servir d'édification aux croyants : Dieu qui fait mourir est capable de ressusciter qui il veut, il peut aussi maintenir en vie, aussi longtemps qu'il le veut, un être. On a dit aussi que ce récit répondait à ceux qui, parmi les chrétiens, enseignaient que la Résurrection serait seulement le retour des âmes et pas des corps : le miracle des dormants montre que les corps comme les âmes seront tirés du sommeil de la mort. Quelques explications sont à donner sur le texte cité. Faisons d'abord remarquer que le mot al raqîm qui apparaît au début du récit, est souvent pris comme un nom : certains exégètes croient qu'il s'agit du nom du chien des dormants, d'autres pensent qu'il s'agit de celui d'une table sur laquelle étaient inscrits les noms des jeunes gens. Les tenants de cette dernière explication font remarquer que le mot raqîm peut être rapporté au verbe raqama qui signifie, entre autres, «dessiner, décorer, tracer des lettres». Mais aucune de ces explications n'est sûre, le mot cité dans le Coran gardant sa signification, signification que, selon les pieux musulmans, Dieu seul connaît. Certains exégètes ont aussi cherché à connaître les circonstances du récit, à expliquer le miracle des dormants, voire à localiser la grotte où a eu lieu le miracle. D'autres, comme Tabarî ont même cherché à établir les noms des jeunes gens emprisonnés dans la caverne. Ainsi, dans sa Chronique, il écrit que les dormants s'appelaient Maximilianos, Malchos, Yamblichos, Martinianos, Dionysos et Iohannes, le septième personnage étant un berger qui avait montré aux jeunes gens la caverne. Mais on ne sait pas d'où Tâbârî a pris son information. Certains pensent qu'il s'est inspiré d'ouvrages chrétiens, en vogue à son époque, mais on ignore lesquels. Quoi qu'il en soit, il s'agit de noms gréco-romains et, les auteurs musulmans, dans l'ensemble, s'accordent à affirmer que les jeunes hommes ont vécu au temps de l'empereur romain Decius (en arabe Deqiyânûs) : il était païen et persécutait tous ceux qui ne pratiquaient pas le culte romain, notamment les chrétiens. Les jeunes gens de la caverne étaient justement chrétiens ; ils rejetaient le culte des idoles et professaient l'existence d'un Dieu unique. L'empereur, qui a publié un édit obligeant les chrétiens à abjurer leur foi, les fait rechercher par ses soldats, décidé à les mettre à mort. Les jeunes gens, ayant eu vent de l'affaire, se sont enfuis. Les soldats les poursuivent et sont sur le point de les prendre quand Dieu leur inspire d'entrer dans une grotte, à la sortie de la ville. Les soldats de l'empereur découvrent la cachette et en obstruent l'entrée avec une grosse pierre, condamnant les fugitifs à mourir de faim et de soif. Trois siècles après, quand on a découvert l'entrée de la grotte, on a trouvé les jeunes hommes plongés dans un profond sommeil, mais bien vivants. C'est le miracle des dormants. (à suivre...)