Explications n Pour un certain nombre d'observateurs, le problème est à chercher dans le marasme qui frappe le marché financier malgré la croissance constante de l'économie nationale depuis quelques années. Selon eux, «il est impossible pour une Bourse, aussi prestigieuse soit-elle, d'évoluer dans un marché frappé d'immobilisme et manquant terriblement de dynamisme». Pour d'autres observateurs, c'est l'absence de culture boursière dans notre pays qui est à l'origine du problème. Plus explicitement, la Bourse demeure «la grande inconnue» pour bon nombre d'opérateurs économiques nationaux qui préfèrent, de ce fait, s'adresser automatiquement aux banques dès qu'il s'agit de financer un projet d'investissement. A cela s'ajoute le fait que la plupart des entreprises privées sont familiales et dépourvues souvent de structures d'audit interne. Plus explicitement, les sociétés privées, qui peuvent aspirer à être cotées en Bourse, se comptent sur les doigts d'une main. Il reste les entreprises publiques qui, même si elles remplissent les critères d'admission à la cote, hésitent à faire leur entrée en Bourse. Sur ce registre, d'aucuns estiment que la Bourse d'Alger aurait pu jouer un rôle prépondérant dans l'opération de privatisation des entreprises publiques, ce qui lui aurait permis d'avoir un nouveau souffle. Comment ? En cotant une partie du capital de ces entreprises de sorte à leur permettre d'avoir de l'argent frais pour pouvoir financer leurs investissements. C'est ce qui a été entrepris, et avec beaucoup de succès, dans beaucoup de pays du monde, dont notamment l'Italie, la Pologne et la République tchèque. A vrai dire, il n'est pas encore trop tard pour tenter l'expérience dans la mesure où il reste encore des entreprises à privatiser. L'autre facteur qui freine le décollage de la Bourse d'Alger a trait à l'absence de sociétés de gestion des portefeuilles, ce que l'on appelle dans le jargon financier les Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (Opcvm). Ils sont surtout connus à travers les Sociétés d'investissement à capital variable (Sicav). Une seule société de ce genre existe dans notre pays : il s'agit de la Celim créée par la BNA et la SAA, mais dont le capital n'a jamais été ouvert au public. L'existence de tels organismes qui achètent en gros les titres et les obligations aurait certainement apporté du sang neuf à la Bourse d'Alger qui continue à souffrir également de l'absence d'Intermédiaires en opérations boursières (IOB), dont les missions principales sont la négociation et le placement des valeurs mobilières, le démarchage et l'accompagnement des entreprises intéressées par une introduction en Bourse.