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Lachemi Siagh (Président du cabinet Strategica)
« La Bourse fonctionnera quand l'économie fonctionnera »
Publié dans El Watan le 21 - 12 - 2004

Avec le financement des banques, l'économie s'est retrouvée aujourd'hui avec un déficit de 28 milliards de dollars. La Bourse est l'aboutissement d'un marché financier dynamique et développé. Seulement 680 millions de dinars ont été échangés à la Bourse d'Alger depuis sa création.
Qu'est-ce qu'un emprunt obligataire ?
L'emprunt obligataire veut dire tout simplement que l'emprunteur ne va pas chercher l'intermédiation d'une banque dont le rôle est de collecter les dépôts et de les transformer en prêts. Dans le cadre d'un emprunt obligataire, l'emprunteur émet plutôt lui-même son papier et va directement aux épargnants sans passer par la banque. Il n'y a pas d'intermédiation, l'emprunteur gagne tout cet aspect. Il faut savoir que l'entreprise peut se financer de deux manières : soit par ce qu'on appelle le financement par la dette, autrement dit via le lancement d'un emprunt obligataire, soit par les capitaux, c'est-à-dire la Bourse. Mais le capital est à la fois très cher et très risqué pour celui qui va acheter des actions.
Qu'est-ce que l'emprunt obligataire offre comme avantages par rapport aux autres moyens de financement ?
Premièrement, l'emprunteur pourra accéder à des fonds bon marché par rapport aux emprunts internationaux. Deuxièmement, il n'aura pas un risque de change, autrement dit, il va ramasser tout cet argent et va acheter cash ses équipements. Les remboursements qu'il fera dans cinq ou six ans ne seront pas libellés en dollars ou en euros mais en dinars. Donc, il n'y a pas ce risque de change et cela est monumental pour l'entreprise. Le troisième avantage pour l'emprunteur, c'est qu'il n'aura pas de prime de risque contrairement aux emprunts internationaux parce que les agences comme la Coface et Hermes vont appliquer une prime de risque très élevée. L'autre avantage pour l'économie consiste en le développement du marché financier. Il crée ainsi une dynamique. Il permet à l'entreprise de se mettre dans une gestion active de sa dette, à commencer par faire des arbitrages et pouvoir moduler ses emprunts en fonction de ses cash-flows. Cela est très important dès lors que, avant, l'entreprise était soumise à une convention : on lui imposait tout, alors que là, elle est vraiment maîtresse de la gestion de sa dette. Pour l'économie aussi, le marché obligataire permet d'éponger la liquidité sur le marché et cela a l'avantage de réduire l'inflation.
Y avait-il auparavant des obstacles qui n'ont pu permettre le développement de ce mécanisme de financement ?
Le seul obstacle qui existait avant, c'était le dépositaire central. On a mis beaucoup de temps pour le mettre en place. Mais depuis son entrée en service, les choses s'améliorent et progressent rapidement. On est encore au stade où ce sont les pouvoirs publics qui dictent la démarche à suivre pour dynamiser le marché financier national et non le marché lui-même. Le marché n'existe pas, il est en train de se créer. Le marché a besoin d'un leadership pour se mettre en place. Chez nous, c'est le ministère des Finances qui veut aller au marché et c'est la voie qu'il faut. On a vu l'expérience des quatre dernières années, c'étaient les banques qui finançaient l'économie et on s'est retrouvé aujourd'hui avec un déficit de 28 milliards de dollars généré par les crédits qu'on distribuait à des entreprises boiteuses.
Le montant minimum de 50 000 DA exigé pour la souscription aux obligations d'Air Algérie est jugé très élevé. Pourquoi ?
C'est tout simplement pour pouvoir couvrir les coûts des frais d'administration. La gestion administrative des souscriptions est très coûteuse, surtout lorsque le nombre des souscripteurs est important.
Les pouvoirs publics ont décidé de privatiser certaines entreprises publiques via la Bourse afin justement de la dynamiser, sans pourtant qu'aucune suite ait été donnée. Pourquoi se concentrer alors sur le marché obligataire au moment où la Bourse est moribonde ?
Il faut savoir que l'accession en Bourse exige le respect de plusieurs conditions. Les entreprises candidates à l'entrée en Bourse doivent être en bonne santé, présentant des bilans positifs et génèrant des profits. Une entreprise déficitaire ne peut pas accéder au marché des capitaux. Qui va s'intéresser à une telle entreprise ? A propos justement de la faiblesse de notre marché boursier national, je dirais qu'il y a trois principales raisons à cela. La première, réside dans l'absence d'une culture d'entreprise. Il faut que les entreprises privées nationales décident de se privatiser ; autrement dit, de s'ouvrir sur l'extérieur. Du fait de leur caractère familial, les sociétés privées algériennes sont renfermées sur elles-mêmes, leur gestion n'est pas transparente. Le deuxième frein au développement de la Bourse d'Alger, c'est la surliquidité du marché. Cela veut dire qu'aller emprunter coûterait moins cher qu'aller chercher du capital à la Bourse. Celui qui achète des actions à la Bourse s'attend à un rendement de 15, 20 à 25%. Du fait des fluctuations que connaissent les transactions en Bourse c'est beaucoup plus risqué que les obligations. Le troisième frein enfin, c'est ce fameux dogme des 51- 49% que ce soit pour les banques ou toute autre entreprise publique. Il faut casser ce dogme. S'il s'agit de privatiser uniquement à 20% comme on l'a fait pour Saïdal, cela ne marchera pas. Dans les pays développés, ce ne sont pas les détenteurs de capital qui sont forcément majoritaires dans le conseil d'administration. Ce n'est pas sain d'avoir un seul actionnaire dans les entreprises. A 35%, on peut constituer une majorité de blocage.
Peut-on comprendre par là que l'Algérie n'est pas encore prête à avoir une Bourse ?
Quelle soit prête ou non, cela ne me scandalise pas. Ce n'est pas une fin en soi que la Bourse fonctionne ou pas. La Bourse fonctionnera lorsque l'économie fonctionnera car comme je le disais, elle est le reflet de l'économie. C'est le marché obligataire qui est la base du marché financier. La Bourse est l'aboutissement d'un marché financier dynamique et développé. En Algérie malheureusement, on a mis la charrue avant les bœufs. Notre économie a été pendant trente ans une économie socialiste, on n'avait pas une économie de marché où les entreprises avaient besoin d'aller chercher du capital, il n'y avait pas de transparence ni de règles de gestion bien claires. Donc, on aurait dû commencer par les emprunts obligataires car la véritable assise du marché financier, c'est bien le marché obligataire. C'est cela qui va construire un marché financier. Les cotations en Bourse ne constituent que 15 à 20% au maximum du total des transactions financières internationales. Seulement 680 millions de dinars ont été échangés à la Bourse d'Alger depuis sa création, alors qu'en l'espace de quelques mois, on a pu collecter plus de 50 milliards de dinars grâce aux opérations d'emprunts obligataires d'Air Algérie et de Sonatrach.


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