Résumé de la 10e partie n Diverses régions du monde ont tenté de situer la grotte des sept dormants, et donc leur histoire qui, rappelons-le, est commune aux chrétiens et aux musulmans. On rapporte un autre récit de ‘Abbâs sur la grotte des dormants. Cette fois-ci, il était en expédition avec H'abîb ben Maslama et sa troupe est passée devant une grotte où se trouvaient des ossements humains. Ibn ‘Abbâs fait cette réflexion : «Ces os sont là depuis plus de trois cents ans !». Un moine chrétien qui se trouvait là dit : «Je ne savais pas que les Arabes connaissaient l'histoire des Gens de la caverne.» On lui dit : «Cet homme, qui vient de parler, est le cousin de notre Prophète.» Dans la péninsule arabique, on cite le Yémen comme lieu probable de la grotte des dormants. Il y a même dans ce pays deux sites connus. Les chants populaires yéménites, du genre appelé zamîl, perpétuent le souvenir des personnages plongés, par la volonté divine, dans un sommeil séculaire. Dans un de ces chants, il est question d'hommes poursuivis par les soldats du roi des Romains, Dogianus, et qui se sont réfugiés dans une grotte. C'est alors qu'ils ont entendu, comme porté par le vent, un chant qui semblait provenir des profondeurs de la terre. Ce chant maudissait le roi et appelait à son châtiment. Toujours au Yémen, le sanctuaire du djebel Sinam porte une mosquée, où selon la tradition se trouvent les tombes des sept dormants et de leur chien. Chaque tombe est signalée par une pierre verticale de 25 cm environ ; sur le côté, à l'écart, se trouve une tombe plus petite, avec, également, une pierre : ce serait la tombe du chien des dormants, Qitmir. A quelque trois cents mètres du sanctuaire, se trouve une caverne très spacieuse, qui serait la caverne des Ahl al-Kahf, dont parle le Coran. En Syrie, il y a, à Damas, une mosquée appelée masdjid Ahl al-Kahf, la mosquée des Gens de la caverne, située sur la pente du djebel Qasiyun. Cette mosquée a la particularité de posséder sept mihrabs ou niches creusées dans le mur pour indiquer la direction de la prière (qibla). Le géographe arabe al-Maqdisî affirme avoir exploré les grottes situées non loin de Amman et découvert, dans une caverne, des dépouilles humaines. L'émir Usâma ben Munqidh, général de Salah' eddin al-Ayyûbî (le Saladin des Européens) visita cette grotte et lui consacra un chapitre de son ouvrage d'histoire al-I'tibâr. Plus proche de nous, au XIXe siècle, l'orientaliste français, Clermant Gauneau, consul à Jérusalem, se rendit sur les lieux et confirma les récits des géographes et des historiens arabes. Une mission anglaise de la Palestine, Exploration Fund, étudia le site en 1880 et conclut que la grotte renfermait une tombe datant des premiers siècles de l'ère chrétienne. Des auteurs contemporains, orientaux et occidentaux, identifièrent le site jordanien avec la grotte des dormants. Mais il fallut attendre la seconde moitié du XXe siècle pour voir le site enfin exploré. (à suivre...)