Résumé de la 1re partie n Le courage des six frères manifesté devant leur père le sultan s'estompe à mi-chemin. Seul le septième frère, «moitié d'homme», part seul pour une mission périlleuse. Si vous m'offrez quelque chose en échange, je vous procurerai ce que vous désirez, leur dit-il. Nous te donnerons tout l'or que nous possédons, répondirent-ils en montrant leurs bourses bien garnies. — Non, je ne veux pas d'or, mais seulement que chacun de vous me donne le petit doigt de sa main droite et le lobe de son oreille droite. N'ayant pas d'autre recours, les six acceptèrent le marché. Chacun d'eux coupa donc son petit doigt et le lobe de son oreille. — Attendez-moi ici ; je serai de retour avant le coucher du soleil, leur dit moitié d'homme. Et, éperonnant son cheval, il s'en alla vers le jardin de l'ogre. A proximité du jardin de l'ogre se trouvait la source où l'ogresse avait coutume de remplir son outre. Moitié d'homme se cacha donc près de la source et attendit. Lorsque l'ogresse apparut, ses énormes seins jetés sur ses épaules, il se précipita sur elle et se mit à la téter goulûment. Quand il lâcha le sein, l'ogresse lui dit : — Tu as su sauver ta tête ; car maintenant que tu as bu mon lait, tu es comme mon fils et je ne peux te faire aucun mal. Que veux-tu ? Parle et j'accomplirai tes désirs. Je veux un sac plein de pommes de senteur. — Cache-toi ici pour que mon mari ne te découvre pas ; je vais aller chercher les pommes. L'ogresse trompa la vigilance de son mari et rapporta à moitié d'homme les précieuses pommes. ll la remercia chaleureusement et se rendit dans la forêt. La lionne était couchée sur le flanc, en train d'allaiter ses petits. Agissant par ruse et diligence, il se précipita sur elle et se mit à sucer le pis qui était libre. Quand il se releva, la lionne lui dit : — Tu as su sauver ta tête ; car maintenant que tu as bu mon lait, tu es comme mon fils et je ne peux te faire aucun mal. Que veux-tu ? Parle et j'accomplirai tes désirs. Je veux ton lait dans une outre en peau de lionceau liée avec les moustaches du lion. Pour l'outre, prends l'un de mes petits et va l'égorger loin de moi ; car, si jamais j'entendais ses cris, je te mangerais. Quant aux moustaches du lion, ce n'est pas une chose difficile à avoir. Va voir le lion de ma part, il te laissera prendre quelques poils de ses moustaches. ll est couché là-bas sous les arbres. Reviens me voir ensuite et je te donnerai du lait. Grâce à son savoir-faire, moitié d'homme finit donc par obtenir tout ce qu'il désirait. Le jour même, avant le coucher du soleil, il était de retour auprès de ses frères. Il leur remit les pommes de senteur et le lait de la lionne et disparut sans leur dire qui il était. Les six couards rentrèrent triomphalement au palais, et leur père, qui croyait naïvement à leur mérite, en éprouva une immense fierté. On les fêta comme des héros. Quant à moitié d'homme, personnage sans lustre et sans valeur aux yeux de tous, il n'en fut que plus méprisé. Un jour, le sultan reçut une lettre de son frère, sultan d'un pays voisin. Le frère, qui avait entendu dire combien ses neveux étaient braves, souhaitait les avoir à ses côtés pour combattre les ogres et leurs alliés, les rois nègres. Ceux-ci voulaient lui prendre ses sept filles. Cet appel augmenta considérablement la présomption des six garçons. Moitié d'homme demanda à faire partie de leur groupe. lIs se moquèrent de lui en le traitant de prétentieux. (à suivre...)