Résumé de la 2e partie n «Moitié d'homme» a accompli la mission à la place de ses frères. Ces derniers devinrent des héros à leur retour. Un jour, leur oncle, un autre sultan, leur demande de venir combattre les ogres... Tu n'es qu'une moitié d'homme, et les ogres et les rois nègres ne feront de toi qu'une bouchée. Tu n'es pas digne de notre compagnie. Les six partirent et moitié d'homme les suivit à distance. Cependant, plus ils se rapprochaient des lieux de combat et plus leur courage s'évanouissait. Mais, lorsqu'ils furent aux abords immédiats du champ de bataille, ils furent tellement impressionnés par la force des ennemis de leur oncle qu'ils décidèrent de ne pas faire un pas de plus. Ils s'installèrent au sommet d'une butte, se contentant de suivre de loin les affrontements. Dans la nuit, moitié d'homme, grâce à sa petite taille et à son ingéniosité, s'infiltra aisément dans le camp des ogres et des rois nègres qui dormaient profondément, harassés par la lutte. Il les égorgea tous, puis s'introduisit avec la même facilité dans le palais de son oncle et alla jusqu'à la chambre de la plus jeune de ses cousines. Sans la réveiller, il procéda à l'échange de leurs deux anneaux, respectivement gravés de leurs noms et de ceux de leurs pères. Ensuite, il intervertit l'ordre des bougies, mettant celle du chevet au pied du lit et celle du pied du lit au chevet. Il en fit de même avec les coussins et se retira. Au matin, moitié d'homme alla retrouver ses frères et leur dit : — Vous pouvez retourner d'où vous venez : notre oncle n'a plus besoin de vos services ; ses ennemis ont tous été décimés cette nuit pendant que vous ronfliez. C'est moi qui les ai égorgés. Poussant devant eux leur frère, les six garçons s'approchèrent du camp des ogres et des rois nègres. Lorsqu'ils constatèrent que ces derniers étaient réellement morts, bel et bien égorgés, ils se mirent à le battre. Tu n'es qu'un menteur ! Comment un avorton de ton espèce aurait pu accomplir un tel acte ? C'est nous qui avons tué les ennemis de notre oncle. Ils le chassèrent comme un misérable, puis se présentèrent devant leur oncle en se prévalant d'un exploit qui n'était pas le leur. Le sultan était au comble du bonheur. Il s'apprêtait à leur rendre les honneurs lorsque tout à coup moitié d'homme apparut devant lui. — Oncle, je suis ton septième neveu, lui dit-il. C'est moi qui ai égorgé tes ennemis. Mes frères sont des menteurs et des pleutres. Cette nuit, ils dormaient sur la butte loin du champ de bataille. Si tu veux la preuve de mes dires, regarde cet anneau. Je l'ai pris à la plus jeune de mes cousines pendant qu'elle dormait ; il est gravé de son nom et du tien. En échange, je lui ai laissé le mien, gravé de mon nom et de celui de mon père. J'ai aussi interverti, dans la chambre de ma cousine, l'ordre des bougies et des coussins. Fais-la venir; elle t'en donnera témoignage. Si elle dément mes paroles, coupe-moi la tête. Le sultan examina l'anneau. Pas de doute possible ! C'était bien l'anneau de sa fille. Mandée à l'instant, cette dernière confirma en tout point le récit de moitié d'homme. Alors, convaincu de la vérité, le sultan chassa de son palais les imposteurs. Il organisa ensuite une grande fête et moitié d'homme fut célébré comme un héros. (à suivre...)