Enlisement Le locataire de la Maison-Blanche refuse de reconnaître la gravité de la situation dans un pays qu?il occupe depuis plus de six mois et qui est ébranlé par la résistance irakienne. Quarante-trois personnes ont été tuées et plus de 200 blessées hier à Bagdad dans cinq attentats-suicide quasi simultanés, dont l'un a visé le siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les quatre autres des commissariats de police, au premier jour du mois de ramadan. Ces attentats sont les plus sanglants en Irak depuis celui de Najaf, le 29 août, qui avait fait plus de 80 morts. Un sixième attentat a été déjoué dans le quartier de Bagdad Al-Jadida. Une voiture bourrée d'une tonne d'explosifs et conduite par un Syrien a été interceptée par la police irakienne. L?origine de ces attaques restait inconnue jusqu?à ce matin, ce qui a donné lieu à des propos contradictoires de responsables de l?armée américaine. Un général américain avait évoqué la thèse d?une responsabilité étrangère, mais celle-ci a été écartée par le commandant de la 4e division d'infanterie américaine. Washington tente de dédramatiser une situation qui devient explosive avec une résistance irakienne de plus en plus active. «La situation est plus sécurisée qu?avant et elle évolue dans le bon sens», a affirmé dans une conférence de presse l?un des adjoints du commandant de la 1re division blindée. Quelques heures après les attentats qui ont secoué Bagdad, le président Bush a déclaré hier que cela ne changera rien à sa politique en Irak et que l?armée américaine ne quittera pas ce pays. De son côté, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a appelé le Comité international de la Croix-rouge (CICR) et les autres agences internationales à ne pas quitter l'Irak en estimant que leur travail était nécessaire et que leur départ signifierait une victoire des «terroristes». «Nous espérons que les entrepreneurs, le CICR, les organisations non gouvernementales (ONG) et les agences des Nations unies feront une évaluation détaillée de leurs conditions de sécurité et j'espère qu'ils trouveront le moyen de rester», a affirmé M. Powell au cours d'un point de presse. Il a conseillé aux organisations travaillant en Irak de demander de l'aide à l'administrateur américain en Irak, Paul Bremer, et au commandant des forces américaines, le général Ricardo Sanchez. Le CICR, dont le siège est à Genève, a indiqué hier n'avoir pris encore aucune décision concernant l'évacuation de ses collaborateurs internationaux stationnés en Irak.