Les femmes travailleuses ont imposé le respect de leur intégrité physique et morale dans une société qui n'est toujours pas sortie du rôle traditionnel. Mais le statut défavorable de la femme dans les pratiques sociales et les mentalités va la désigner à toutes les agressions et lui ôter le droit à être une citoyenne à part entière. Selon la Commission des Femmes travailleuses ( Cnft) de l'Ugta qui explique d'une manière plus exhaustive ce phénomène, le système patriarcal n'est pas aussi pressant dans notre pays, mais il demeure dans le regard et dans le rapport de force de la société. Ce qui est particulier dans notre pays, du point de vue de la Cntf, c'est que cette pression entrave l'accès des femmes au travail. A l'intérieur d'une famille traditionnelle, il est difficile, relève la Cntf, de se battre pour continuer à travailler si le respect des travailleuses n'est pas garanti dans la rue et dans le milieu professionnel, notamment avec la montée du harcèlement sexuel. La campagne de la Commission nationale des femmes travailleuses contre ce phénomène a buté sur la difficulté de l'absence de moyens juridiques précis pour la défense des victimes. Le supérieur ou le collègue gradé, qui agresse de façon répétée, profite de la difficulté pour sa victime de risquer sa place ou sa carrière. Par crainte du regard, à la fois , de la société et de la famille, les femmes agressées s'enfoncent dans une situation intenable qui les handicape au point de ne plus pouvoir assumer ses obligations professionnelles, selon l'analyse de cette Commission.