Barzan al-Tikriti a partagé pendant 34 ans de nombreux secrets, très lourds, d'Etat comme de famille de l'ancien président irakien. Mais sa loyauté envers le président, qui est aussi son beau-frère puisqu'il avait épousé Ahlam, la sœur cadette de Sagida, l'épouse de Saddam, a toujours été totale. Chef des redoutés Moukhabarat (services secrets, intérieurs et extérieurs) de 1979 à 1984, Barzan al-Tikriti, aura rétabli le dialogue avec les Américains, marqué par la visite à Bagdad de Donald Rumsfeld en 1983, dans les premières années de la guerre Iran-Irak (1980-1988). L'ancien président du tribunal révolutionnaire Awad Ahmed al-Bandar, était, quant à lui, devenu, lors de son inculpation en 2004, le premier juge poursuivi pour avoir ordonné des exécutions politiques depuis les procès de Nuremberg. Ses défenseurs faisaient valoir qu'il n'avait fait qu'obéir aux ordres, mais le tribunal a décidé que ses arrêts étaient en fait «des arrêts de meurtres et non des jugements fondés sur la loi et en conformité avec elle». Accusé d'avoir, notamment, condamné à mort 35 mineurs, Al-Bandar avait assuré à la barre le 16 avril dernier que «les accusés n'étaient privés d'aucun droit et étaient défendus par leurs avocats. Je suis juge et ma conscience ne me permet pas de condamner à mort quelqu'un qui a moins de 20 ans.»