Société n Des mesures communautaires destinées à contrer le phénomène du recul du mariage dû, notamment, aux contraintes financières, viennent d'être adoptées par la population de Sidi Okba. Notables, imams et acteurs de la société civile de cette localité se sont rencontrés à plusieurs reprises à la mosquée Abi Mouhadjir Dinar pour aborder la question relative au phénomène du recul du mariage, dans le but de décréter un nouvel ourf (coutume) pour les mariages. Des femmes ont été également associées à ces larges consultations sociales, apprend-on de sources locales. La charte communautaire du mariage, ainsi adoptée, établit le plafond maximal tolérable de la dot qui a atteint ses dernières années des sommes ridiculement élevées, à 100 000 DA pour une femme se mariant pour la première fois et à 70 000 DA pour celle qui se remarie. Cette opération de plafonnement de la dot est bien perçue par les jeunes célibataires de la localité qui voient en elle le sésame pour la fondation d'un foyer. Il faut savoir que pour certaines régions du pays, plus le niveau social de la famille de la mariée est élevé, plus la dot est importante. L'esprit de concurrence ayant gagné tout le monde, des sommes faramineuses sont ainsi demandées par les pères de famille pour donner la main de leur fille. Cette même charte annule l'obligation coutumière pour la mariée d'apporter avec elle le mobilier de sa future maison conjugale. Rappelons que dans certaines régions du pays, la mariée devait ramener avec elle, tout ce qui est literie, draps, tapis, le nécessaire de toilette,etc, ce qui constituait un fardeau pour certaines familles qui mariaient leur fille. Par ailleurs, la charte allège la bourse du futur époux de nombreuses dépenses supplémentaires à la dot et codifie les prises de photos lors des cérémonies ainsi que l'usage des haut-parleurs et des cortèges de la mariée. Des pratiques que les riverains ne cessent de dénoncer pour les nuisances occasionnées non seulement au portefeuille des organisateurs, mais également à la société tout entière. Selon cheikh Djamali, l'objectif de ces mesures est de «faciliter aux jeunes de la ville la voie pour fonder leur foyer, lutter contre le gaspillage et réduire les nuisances des cérémonies de mariage». L'initiative a suscité l'approbation de la plupart des habitants de cette ville de 31 000 âmes. Pour eux, cette nouvelle charte coutumière du mariage pourrait effectivement contribuer à lever les écueils empêchant actuellement des dizaines de jeunes à créer leur propre foyer. Espérons que cette louable initiative déteindra sur d'autres régions du pays.