Colère n Les patrons, n'ayant pas été associés à l'élaboration de cette nouvelle démarche, sont montés au créneau contre la stratégie industrielle proposée par Temmar. Les patrons sont unanimes à propos de leur exclusion du débat portant sur la nouvelle stratégie industrielle. Abdelaziz Mehenni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) déplore que «les organisations patronales n'aient pas reçu une copie du document». Mme Hassam, vice-présidente de la Confédération algérienne du patronat (CAP) a déclaré que «la nouvelle démarche du développement industriel est un retour à la pensée unique». C'est donc une véritable polémique qui est en train de s'installer entre les patrons et le gouvernement autour d'un «programme qui est venu du sommet de la pyramide». Plus incisif, Abdelmadjid Dennouni, président de l' Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) a dénoncé «la concurrence déloyale des entreprises étrangères et la politique de deux poids deux mesures exercée par les autorités». Il ajoute que «certaines conditions sont exigées aux soumissionnaires nationaux et dont sont dispensées les étrangers». Il exige de revoir «l'octroi des marchés publics qui pénalisent les PME-PMI». Pour sa part, Mohand Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) s'est emporté en affirmant que «l'Algérie risque de devenir un grand bazar». Pour Réda Hamiani, vice-président du Forum des chefs d'entreprises, le gouvernement «devrait mieux négocier les contrats aux coûts mirobolants et accorder une participation plus importante aux entreprises locales». Selon lui, «les entreprises locales ne participent qu'à hauteur de 10 à 20% de ces marchés». C'est dans ce contexte qu'il évoque les résultats peu probants de la mise à niveau et il regrette que «120 PME sur 300 000 aient bénéficié de cette démarche et que seulement 250 entreprises aient fait l'objet d'un diagnostic». Même la position de l'UGTA a été critique sur ce sujet du fait qu'«aucune activité industrielle ne peut avoir sa place du fait de l'absence des parts de marché», insiste Amar Takjout, représentant de la fédération textile au sein de l'UGTA. Ce dernier suggère qu'«il y ait une identification au préalable des faiblesses du secteur industriel» comme condition de sa relance. A rappeler que le gouvernement prépare une nouvelle stratégie industrielle visant à définir les nouveaux domaines de l'investissement et les nouvelles filières à développer sur la base de critères liés au marché mondial.