Exception n Si tous les domaines de la culture accusent des défaillances organisationnelles, le département théâtre, quant à lui, enregistre une bonne gestion de la programmation. L'année 2007 sonnera-t-elle et ce, à l'occasion de la manifestation arabe, le renouveau de l'exercice culturel ou bien cela se réduira-t-il à un discours, simple et creux, pareil aux autres discours officiels ? Tous espèrent effectivement que la culture repose sur une dynamique nouvelle et novatrice. Il semble toutefois, et vu la manière dont se déroulent les préparatifs, que l'espoir pour une telle renaissance est mince. Au lendemain du lancement de cette manifestation censée être de grande envergure, des critiques fusent ici et là, reprochant aux organisateurs de conduire avec maladresse – et toujours dans l'improvisation– la manifestation. Nombreux sont ceux, en effet, qui craignent que ce soit un échec total. Ils le pensent d'ailleurs. Ce qui justifie leur appréhension, c'est bien l'absence de communication au sein des médias. Jusqu'à présent aucun programme des activités censées se dérouler tout au long de l'année n'est révélé aux journalistes. Ces derniers ne peuvent donc informer le public. Il semble que tout se fait au jour le jour. La semaine culturelle consacrée à l'Egypte en est un exemple manifeste, puisqu'elle a été programmée, à la surprise de tous, à la hâte. Elle a été bâclée, en somme. Concernant les autres semaines culturelles des pays arabes aucune date n'est communiquée à la presse. Idem pour les autres activités, comme la danse et la musique, les arts plastiques, les colloques, le patrimoine, le cinéma… Tout reste flou et nimbé de suspense et surtout d'interrogations. Pour le volet cinéma, à titre d'exemple, il serait impossible de réaliser tous les projets retenus par le Commissariat. Les réalisateurs, pour la plupart, viennent à peine d'entamer les premiers tours de manivelle, sauf peut-être les courts-métrages ou les documentaires qui seront fin prêts au cours de cette année, mais s'agissant des longs-métrages, c'est-à-dire les films de fiction, il est bien improbable que tout soit terminé à temps. Pour anticiper cette déficience et en prenant les devants, Kamel Bouchama, commissaire à «Alger, capitale de la culture arabe», a admis le retard que peut accuser le département cinéma, précisant que ces activités seront prolongées pour l'année prochaine. De telles défaillances s'expliquent par le fait que le programme n'est pas encore finalisé. Kamel Bouchama l'a dit, lors d'une conférence de presse, quelques jours avant le lancement des festivités, les 11 et 12 janvier, marquant l'inauguration de la manifestation. Selon lui, il restera ouvert pendant toute l'année. Le comble est qu'il se pourrait que ce qui a été programmé au préalable, soit reporté ou même carrément annulé. Et c'est bien Kamel Bouchama qui l'a dit en promettant qu'un catalogue sur lequel figurera toute la programmation de 2007 sera remis aux médias, et qu'en bas de chaque programmation serait inscrite une note d'excuse anticipée pour le report ou l'annulation d'une date. Cependant, si tous les domaines de la culture accusent des défaillances organisationnelles, le théâtre, lui, enregistre une bonne gestion de la programmation. Bien avant même le début de la manifestation, les responsables de la section théâtre, avaient déjà bouclé le programme de l'année.