Dégradation n Les risques de voir compromis le dialogue en vue de la formation d'un gouvernement d'union sont plus sérieux. Sur le terrain, rien ne va plus… Trois Palestiniens ont été grièvement blessés ce samedi dans des affrontements armés entre les mouvements rivaux Hamas à la tête du gouvernement et Fatah du président Mahmoud Abbas, qui ont fait 15 morts depuis jeudi soir dans la bande de Gaza, selon des sources médicales. Selon une source de l'hôpital Chifa de Gaza, les trois personnes ont été blessées dans des heurts armés dans la ville de Gaza. Dans la nuit et à l'aube, de violents échanges de tirs entre les partisans rivaux ont eu lieu dans le centre de Gaza, dans les secteurs de l'hôpital de Chifa, et près du QG des forces de sécurité, fidèles au Fatah, ainsi que dans le sud de la ville, dans le quartier de Tal al-Haoua . Après une des journées les plus violentes, vendredi, lors de laquelle plus de 10 personnes sont mortes, les affrontements ont redoublé d'intensité dans la soirée quand des partisans du Fatah ont tiré à la roquette anti-char sur le domicile du ministre des Affaires étrangères du Hamas, Mahmoud Zahar. Le ministre n'était pas chez lui au moment de ce tir qui n'a pas fait de blessé, mais a causé des dégâts au domicile situé dans un quartier ouest de Gaza. Des hommes du mouvement islamiste ont riposté en tirant des roquettes sur la maison du chef de plusieurs services de sécurité palestiniens, Rachid Abou Chabak , un fidèle du dirigeant Mahmoud Abbas. «Depuis jeudi soir, le bilan des affrontements a atteint 15 morts et 42 blessés» , a affirmé le chef des services d'urgence dans la bande de Gaza, Maâwia Hassanine. Parmi ces victimes, figure un enfant de 2 ans, tués à Khan Younès vendredi. Ces combats ont donné un nouveau coup d'arrêt au dialogue entre le Hamas et le Fatah pour tenter de former un gouvernement d'union nationale, qui avait repris mardi, quelques jours après une rencontre entre le président Abbas et le chef du bureau politique du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaâl. «Le Hamas a décidé de geler le dialogue national avec le Fatah pour condamner les affrontements meurtriers et les crimes commis contre ses membres», a affirmé vendredi soir Ismaïl Radwane, un porte-parole du Hamas . Le Fatah n'a pas tardé à réagir. «Cette déclaration ne nous surprend pas. Le Hamas ne veut pas d'un gouvernement d'union nationale. On ne peut avoir de dialogue avec des tueurs», a déclaré Maher Maqdad, porte-parole du Fatah, à Gaza. Devant cette recrudescence de la violence, une vingtaine de personnalités indépendantes ont appelé «à l'arrêt immédiat des affrontements, à la libération des personnes enlevées et au retour au dialogue» entre le Hamas et le Fatah, lors d'une conférence de presse à Gaza.