Combats n De nouveaux affrontements armés opposaient ce dimanche matin à Gaza des membres des mouvements du Hamas et du Fatah qui ont déjà fait 24 morts depuis vendredi. Qui pourrait arrêter les Palestiniens de s'entre-tuer ? Une escalade infernale caractérise la situation sécuritaire à Gaza ces derniers jours, où le chaos s'installe progressivement et le spectre d'une véritable guerre civile plane sérieusement. Ce dimanche matin, des membres du Hamas bombardaient, notamment à l'aide de roquettes anti-char et d'obus de mortier, le quartier général du service de sécurité préventive contrôlée par le Fatah. Dans d'autres quartiers, des membres du Fatah ou du Hamas ont dressé des barrages routiers tandis que des échanges nourris de coups de feu entre les deux camps retentissaient. Il n'a pas été possible dans un premier temps de savoir si ce regain de violence avait fait des victimes. Vingt-deux Palestiniens ont été tués en 48 heures dans de violents affrontements qui se sont poursuivis dans la nuit de samedi à dimanche entre les mouvements rivaux Hamas et Fatah dans la bande de Gaza, les plus graves depuis la victoire électorale du mouvement Hamas il y a un an. Selon des sources médicales, un Palestinien âgé de 11 ans et un membre du mouvement Hamas ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche, et un autre membre du Hamas grièvement blessé, dans le nord de la bande de Gaza. Le bilan précédent était de vingt morts. La présidence palestinienne a condamné ces violences et appelé à «mettre fin à l'escalade et aux campagnes dans la presse qui provoquent la discorde et menacent la cause palestinienne». Elle a également appelé à la reprise du dialogue avec le Hamas. Les deux mouvements se sont rejeté la responsabilité des nouvelles violences qui ont provoqué l'interruption de négociations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale qui avaient repris le 23 janvier. Sur le front politique, le Hamas a boycotté samedi soir une réunion à Gaza de la commission palestinienne pour le dialogue national, regroupant toutes les factions, chargée de trouver un accord sur la formation d'un gouvernement. Dans un communiqué, le gouvernement Hamas a accusé le Fatah de vouloir «provoquer une guerre civile». La Ligue arabe et l'Organisation de la conférence islamique ont appelé à la fin des combats, qui ont fait également, selon le ministère de la Santé palestinien, plus de 50 blessés. Une vingtaine de militants des deux camps ont aussi été enlevés. Les Palestiniens ont déserté les rues de Gaza, où de nombreux magasins sont restés fermés.