La générale de la pièce, La descente d'Ishtar aux enfers, a eu lieu, hier, au Théâtre national. Jouée par la troupe Praxis de Miliana, la pièce s'inscrit dans le cadre de la manifestation culturelle «Alger, capitale de la culture arabe». L'histoire tirée de la mythologie babylonienne se déroule dans l'antiquité , quelque part en Mésopotamie. La pièce met en scène le personnage d'Ishtar, une déesse akkadienne qui, au temps des Sumériens, était appelée Inanna, puis reprise, plus tard, par les Grecs sous le nom d'Astarté. La pièce illustre le personnage de la femme dans sa féminité, une femme qui désire, qui aime, et qui est à la fois amie et amante. Ishtar révèle sa passion pour Galgameche, un roi béni par les dieux à qui elle s'offre alors qu'elle devait se promettre à Damouzi, le berger, son véritable amour, mais ce choix finit par lui coûter cher : il sera la cause de sa perte, voire sa damnation. Il y a, dans la pièce, une mise à nu des sentiments et le dévoilement de l'être dans son intimité. Ishtar est maîtresse de sa destinée et souveraine de son corps. Il y a une mise en scène du corps, une mise en scène érotique de l'être physique, un rapprochement de corps, un corps à corps lent, langoureux, lascif. Le metteur en scène, Kara Hacen Si Ahmed, a tenu à jouer sur le rapport du corps qu'entretiennent les protagonistes les uns envers les autres de manière à faire ressortir toute la dramaturgie du texte ainsi que son naturel. L'essence même du récit réside dans cette intimité que dévoile chacun des corps sensuellement mis en scène. Si, d'un côté, la pièce, qui est une mise en scène d'un mythe, s'est distinguée par un jeu de corps plus ou moins osé, un jeu bravant les tabous, elle a, cependant, révélé, de l'autre, ses insuffisances : lenteur dans l'interprétation, le jeu s'est avéré par instants confus, décousu, incompréhensible. L'espace scénique où évolue une existence uniforme laissait répandre, çà et là, une atmosphère monocorde. La pièce tourne d'emblée à l'ennui et au fastidieux.