Résumé de la 64e partie n Myles passe par des endroits qui lui rappellent bien des souvenirs. Celui de sa femme particulièrement. Mais aujourd'hui, pour la première fois depuis qu'il venait ici, Myles éprouva un semblant d'apaisement. «Je n'y suis pour rien, mais au moins notre fille est-elle hors de danger, carissima mia», murmura-t-il. «Et lorsque Nicky Sepetti paraîtra devant Dieu, le jour du jugement dernier, j'espère que tu seras là pour lui désigner le chemin de l'enfer.» Myles pivota sur lui-même et marcha d'un pas vif à travers le parc. Les derniers mots d'Adam Felton résonnèrent à ses oreilles : «Très bien. Vous n'avez plus à vous inquiéter de Nicky Sepetti. Vous avez traversé une terrible tragédie il y a dix-sept ans. La question est la suivante, êtes-vous enfin prêt à vous remettre à vivre ?» Myles murmura à nouveau la réponse qu'il avait donnée d'un ton décidé à Adam Felton. «Oui.» Quand Neeve arriva à la boutique après avoir quitté l'appartement d'Ethel, la plupart de ses employées étaient déjà là. Outre Eugenia, son assistante, il y avait sept vendeuses et trois retoucheuses. Eugenia était en train d'habiller les mannequins de la vitrine. «Je suis contente que les tailleurs soient à nouveau à la mode», dit-elle tout en arrangeant avec dextérité la veste d'un ensemble de soie cannelle. «Quel sac veux-tu ?» Neeve recula. «Montre-les. Le plus petit. L'autre est trop foncé pour la robe.» Lorsque Eugenia avait mis fin à sa carrière de top-modèle, elle était allègrement passée du 38 au 44, mais sans perdre cette grâce dans les mouvements, qui avait fait d'elle le chouchou des couturiers. Elle accroche le sac au bras du mannequin dans la vitrine. «Tu as raison, comme d'habitude, dit-elle gaiement. La boutique ne va pas désemplir aujourd'hui. Je le sens. — J'espère bien.» Neeve s'efforçait de paraître détendue, mais en vain. «Neeve, quelles nouvelles d'Ethel Lambston ? Elle n'a pas encore réapparu ? — Pas la moindre trace.» Neeve parcourut la boutique du regard. «Ecoute, je vais m'enfermer dans le bureau pour passer quelques coups de fil. A moins d'une nécessité absolue, ne dis pas que je suis là. Je n'ai pas envie de voir les représentants aujourd'hui.» Son premier appel fut pour Toni Mendell à Contemporary Woman. Toni participait à un séminaire de rédactrices de mode qui allait durer toute la journée. Elle essaya de joindre Jack Campbell. Il était en réunion. Elle laissa un message à son intention, demandant qu'il la rappelle. «C'est plutôt urgent», dit-elle à sa secrétaire. Elle parcourut la liste des couturiers dont Ethel avait inscrit les noms sur son agenda. Les trois premiers qu'elle contacta n'avaient pas vu Ethel la semaine dernière. Elle leur avait simplement télophoné pour confirmer les propos qu'elle leur attribuait. La créatrice d'une ligne de sport, Elke Pearson, résuma l'irritation que Neeve avait sentie dans leurs voix. «Pourquoi ai-je laissé cette femme m'interviewer, je ne le saurai jamais. Elle n'a cessé de me bombarder de questions jusqu'à me donner le tournis. J'ai pratiquement dû la fiche à la porte, et je parie que je vais détester son article de malheur.» (à suivre...)