Objectif n La relance de l'industrie du tapis artisanal, qui faisait jadis la renommée de plusieurs régions du pays, constitue un des principaux objectifs actuels du ministère et de la PME et de l'Artisanat. Le tapis algérien jouissait d'une notoriété reconnue de par le monde par le passé et s'exportait facilement à l'étranger en dépit de la concurrence, sur le marché mondial, du tapis persan (iranien). Il est caractérisé par la diversité de ses dessins qui diffèrent d'une région à l'autre. Le tapis mozabite (zerbia mzabia), le tapis des Ath Hicham (Kabylie), le tapis de Babar (Kenchela), le tapis du djebel Ammour et le tapis tlemcénien ont leur spécificité notamment dans les couleurs, les formes et les dessins. Devant la disparition graduelle de ce métier au cours des dernières années, et dans le souci de revaloriser le patrimoine artisanal et culturel de nouvelles perspectives ont été ouvertes au profit des artisans pour les encourager et les inciter à investir dans ce créneau. Ainsi, il existe dans chaque wilaya des centres d'orientation des jeunes désireux de créer des microentreprises versées dans l'artisanat, en leur fournissant l'assistance requise pour l'étude du projet et son financement. La récente création de quatre centres régionaux d'estampillage pour le contrôle de la qualité du tapis et sa conformité aux normes en vigueur avant son exportation, vient à point nommé pour relancer ce secteur générateur d'emplois et de richesses. La mission dévolue à ces établissements répartis à travers les régions de Tlemcen, Cherchell, Tebessa et Ghardaïa, va dans le sens de la promotion du tissage artisanal tout en assurant sa commercialisation dans les marchés intérieurs et extérieurs. Le choix des quatre villes précitées n'a nullement été fortuit du fait qu'il se base sur des données objectives. A titre illustratif, Tlemcen disposait de 1949 à 1988, d'un service de contrôle dénommé «centre d'estampillage» de tapis encadré par des agents experts en la matière qui veillaient sur la bonne qualité du produit avant son exportation vers les marchés à l'étranger. Ce centre, en plein essor dans les années 1960 et 1970, a fermé ses portes dans les années 1990 en raison de l'indisponibilité du produit et de la déperdition de la main-d'œuvre féminine notamment. Il a néanmoins été rouvert en 2006 après sa dotation en équipements adéquats. La ville de Tlemcen avait acquis sa réputation de «ville de tisserands» par excellence, eu égard à l'existence dans chaque quartier, d'un atelier de tissage de tapis et l'émergence de ce métier dans les foyers. Cette wilaya exportait entre 35 et 45 000m2/an de tapis vers les marchés européens et particulièrement vers l'Allemagne. Ce métier générait quelque 15 000 postes d'emploi pour la main-d'œuvre féminine et des emplois indirects liés aux transports, à la préparation de la laine et autres. Parallèlement à la création de ces établissements d'estampillage, la Chambre nationale de l'artisanat et des métiers conjointement avec le ministère de tutelle ont procédé à la formation d'une première promotion composée de 75 inspecteurs issus de différentes régions du pays pour veiller au contrôle de la qualité de tout produit artisanal. Le rôle dévolu à ces inspecteurs ne se limite pas au contrôle et à l'estampillage simplement, mais aussi à l'orientation des producteurs sur les normes en vigueur dans la fabrication des tapis en Algérie.