Les efforts du ministère de la PME et de l'Artisanat sont actuellement concentrés sur la relance de l'industrie du tapis artisanal qui faisait jadis la renommée de plusieurs régions dont le produit s'exportait "facilement" à l'étranger en dépit de la concurrence, sur le marché mondial, du tapis persan (iranien). A ce propos et devant la disparition de ce métier, qui s'est effectuée de manière "graduelle", au cours des dernières années, et dans le souci de revaloriser le patrimoine artisanal et culturel, le ministère a eu recours, selon un de ses cadres, chargé de l'encadrement des inspecteurs, à l'ouverture de nouvelles perspectives au profit des artisans pour les encourager et les inciter à investir dans ce créneau. En effet, dans chaque wilaya, il existe, a indiqué le même cadre, des centres d'orientation des jeunes désireux de créer des microentreprises versées dans l'artisanat, en leur fournissant l'assistance requise pour l'étude du projet et son financement. Dans ce sens, la récente création de quatre centres régionaux d'estampillage pour le contrôle de la qualité du tapis et sa conformité aux normes en vigueur avant son exportation, "vient à point nommé pour relancer ce secteur générateur d'emploi et de richesses", a indiqué de son côté, le directeur général de la Chambre nationale de l'artisanat et des métiers en marge de la rencontre régionale sur l'estampillage du tapis organisée pendant quatre jours à Tlemcen. La mission dévolue à ces établissements répartis à travers les régions de Tlemcen, Cherchell, Tebessa et Ghardaia, va dans le sens de la promotion du tissage artisanal tout en assurant sa commercialisation dans les marchés intérieurs et extérieurs. Par ailleurs, le choix des quatre villes précitées n'a nullement été fortuit, explique-t-on, du fait qu'il se base sur des données objectives. A titre illustratif, Tlemcen disposait de 1949 à 1988, d'un service de contrôle dénommé "centre d'estampillage" de tapis encadré par des agents experts en la matière qui veillaient sur la bonne qualité du produit avant son exportation vers les marchés à l'étranger. Ce centre qui était en plein essor dans les années 1960 et 1970 a fermé ses portes dans les années 1990 en raison de l'indisponibilité du produit et de la déperdition de la main-d'œuvre féminine notamment. Il a, néanmoins, été rouvert en 2006 après sa dotation en équipements adéquats, ajoute-t-on. Parallèlement à la création de ces établissements d'estampillage, la Chambre nationale de l'artisanat et des métiers, conjointement avec le ministère de tutelle, a procédé à la formation d'une première promotion composée de 75 inspecteurs issus de différentes régions du pays pour veiller sur le contrôle de la qualité de tout produit artisanal. Le directeur général de la Chambre nationale de l'artisanat et des métiers a précisé, à ce titre, que le rôle dévolu à ces inspecteurs ne se limite pas seulement au contrôle et à l'estampillage, mais aussi dans l'orientation des producteurs sur les normes en vigueur dans la fabrication des tapis en Algérie. A ce propos, le même responsable a rappelé que le tapis algérien, qui jouissait d'une notoriété reconnue de par le monde par le passé, se caractérise par la diversité de ses dessins qui diffèrent d'une région à l'autre. Citons ainsi, le tapis mozabite (Zerbia Mzabia), le tapis des Ath Hicham de la Kabylie, le tapis de Babar (Kenchela), le tapis du Djebel Amour et le tapis tlemcenien qui ont chacun sa spécificité, notamment dans les couleurs, les formes et les dessins, souligne-t-on. De son côté, le directeur de wilaya de la PME et de l'artisanat de Tlemcen, a indiqué à ce propos, que la ville de Tlemcen avait acquis sa réputation de "ville de tisserands" par excellence, eu égard à l'existence dans chaque quartier, d'un atelier de tissage de tapis en plus de l'émergence de ce métier dans les foyers. De ce fait, la wilaya de Tlemcen exportait entre 35 et 45 000 m2/an de tapis vers les marchés européens et particulièrement vers l'Allemagne. Ce métier générait quelque 15 000 postes d'emplois pour la main-d'œuvre féminine en plus d'emplois indirects liés aux transports, à la préparation de la laine et autres, fait-on remarquer de même source.