Danger n En dépit des efforts de l'ANP et des campagnes de sensibilisation des autorités à l'adresse des populations des zones frontalières, il arrive encore qu'un jeune berger saute malencontreusement sur une mine. Selon des estimations d'ONG internationales, les mines antipersonnel tuent ou estropient 2 000 personnes chaque mois dans le monde. Les pays du tiers-monde sont, bien entendu, les plus touchés du fait de la prévalence des conflits armés. En Algérie, environ 7 000 personnes sont mortes où ont été blessées depuis 1962 dans des incidents liés à ce genre de mines. Aucun chiffre officiel et précis n'est cependant disponible. La seule référence reste, donc, les listings dressés par les différents organismes de prise en charge des survivants ou des ayants droit des victimes décédées. Selon le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas, quelque 3 000 estropiés par des mines antipersonnel reçoivent une pension de l'Etat. Cela au moment où le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a recensé 500 veuves et 950 descendants de victimes qui reçoivent une assistance. Les mêmes services ont répertorié 1988 victimes dont 725 dans la seule région de Tébessa et 511 à Souk Ahras. Pour Mlle Salima R., chargée de projet auprès de l'ONG Handicap international, le chiffre serait nettement supérieur, puisqu'il faut comptabiliser toutes les victimes des régions frontalières reculées et qui n'ont pas été portées à la connaissance des autorités compétentes. Grâce aux efforts de déminage des unités de l'ANP et aux différentes campagnes de sensibilisation menées par les autorités à l'adresse des habitants des bandes frontalières, le nombre des victimes a sensiblement régressé ces dernières années comparativement aux premières années de l'Indépendance. Il n'empêche que «Challe» et «Morice» continuent de faire des victimes innocentes. A Naâma, Souk Ahras, Tébessa, El-Tarf, Béchar, Tlemcen et autres régions frontalières, il est, en effet, régulièrement fait état de bergers, le plus souvent des enfants, qui sautent malencontreusement sur une mine. En 2004, trois incidents liés aux mines antipersonnel ont été enregistrés, tandis qu'en 2005, 16 personnes tuées par différents types de mines et, surtout, d'engins non explosés (bombes, grenades…). En octobre de la même année, deux femmes ont été tuées à Tlemcen dans l'explosion d'une mine tandis que, deux mois plus tard, un adolescent de 17 ans sautait sur un engin similaire dans la région de Naâma. L'année dernière, il a été enregistré 9 incidents liés aux mines antipersonnel en trois mois seulement (février, mars et avril) dans les régions frontalières Est et Ouest. En avril, la presse nationale avait rapporté le cas d'un jeune berger tué par une mine dans la région de Laâricha, dans la wilaya de Tlemcen.