Application n Toutes les sociétés pétrolières payeront la taxe sur les superprofits. Cette taxe varie entre 5 et 50% lorsque les prix de pétrole dépassent la barre des 30 dollars. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre de l'Energie en marge de la conférence sur le développement des puits pétroliers en Algérie. Dans ce cadre, Chakib Khelil a déclaré que «la taxe s'applique à toutes les sociétés et Sonatrach est chargée par la loi de récolter cette taxe pour le compte de ses partenaires». En effet, cette taxe devrait rapporter à l'Algérie plus de 1 milliard de dollars pour cette année alors que depuis août 2006, les bénéfices pour l'année dernière se situaient entre 500 et 600 millions de dollars. Il y a quelques semaines, le ministre avait indiqué que «cette taxe vise à l'équilibre entre la compagnie nationale et les partenaires étrangers». Il semble que toutes les multinationales installées en Algérie soient d'accord pour s'acquitter de cet impôt sauf Anadarko qui a montré des signes de réticence en évoquant un litige avec Sonatrach. Mais le ministre de l'Energie a démenti, hier, cette situation en soulignant que «c'est une loi qui est appliquée à tout le monde et pas seulement à Anadarko, je n'ai pas lu qu'ils n'étaient pas d'accord sur quoi que ce soit». Ainsi, pour le ministre, il n'y a ni polémique ni mésentente avec le groupe pétrolier américain. Il est à rappeler que la compagnie américaine a émis une déclaration à ses actionnaires en les informant de procéder à des provisions pour payer la taxe sur les superprofits. Selon des sources, ces provisions ont atteint la somme de 100 millions de dollars. De son côté, le P-DG de Sonatrach a bien expliqué que «Sonatrach applique la loi et ne l'interprète pas» avant d'insister : «Sonatrach est un agent fiscal, elle paie la fiscalité au nom des partenaires». S'agissant de la rumeur d'un éventuel retrait des compagnies internationales du marché algérien à la suite de l'application de cette taxe, les spécialistes doutent de ce scénario. Un des experts pétroliers est formel : «Les compagnies internationales ne vont pas se retirer tant que l'extraction du pétrole et du gaz est rentable.»