De nouveaux médicaments peuvent susciter l'espoir des personnes atteintes de rhumatismes, des pathologies encombrantes et handicapantes. Tel est le message adressé, hier, par l'Association des rhumatologues algériens privés (Arap), selon laquelle la prévalence de cette «maladie destructrice» avoisinerait le seuil de l'intolérable. «Quelque 350 000 sujets sont malades», reconnaissait, hier, le Dr Hafi R'biha, présidente de l'Arap, lors d'une conférence de presse qui vient en prélude au Ve congrès de l'association à l'hôtel El-Aurassi. Les maladies rhumatismales, en particulier l'ostéoporose et la Polyarthrite rhumatoïde (PR) seront les deux thèmes que devront disséquer d'éminents spécialistes tant nationaux qu'étrangers. Y seront débattus surtout les derniers résultats de la recherche, la prise en charge des malades, le dépistage et les traitements recommandés. Cette maladie, prévient l'oratrice, touche, dans de larges proportions, les femmes, en témoigne le taux alarmant de 75%. Pis encore, ces femmes malades «n'ont pas toujours conscience que leurs douleurs peuvent être prises en charge», dira-t-elle et de confirmer pourtant que «des traitements existent et que s'ils ne permettent pas de guérir, peuvent freiner l'évolution de la maladie, et éviter la destruction irréversible des articulations».La présidente décrit, dans son discours, une situation pour le moins embarrassante : «La maladie, si on ne fait rien, évolue par poussées inflammatoires. Il y aura des douleurs, des gonflements des articulations, une ankylose, une gêne dans les mouvements, une déformation, parfois un blocage complet.» Naturellement, les mains, les doigts et le genou sont les articulations les plus touchées. Véritable problème de santé publique, comme le disent avec insistance les praticiens, elle est un poids économique terrible. «La polyarthrite rhumatoïde est synonyme de congés de maladie interminable. C'est la maladie qui cause le plus grand nombre d'absentéisme dans notre pays, loin devant les autres pathologies. Il faut que les pouvoirs publics réagissent dans ce sens», clame l'intervenante. L'autre conséquence imputée à la maladie c'est qu'elle diminue l'espérance de vie de 5 à 10 ans. Les praticiens s'accordent à dire que les malades ont «besoin de traitements efficaces avec des réponses prolongées pour maintenir des styles de vie actifs». Pour cela, ils proposent un anticorps monoclonal, le rituximab, commercialisée sous le nom de Mabthera®. Celui-ci, s'est révélé, selon le Dr Hafi, très efficace et beaucoup mieux toléré que les anticorps utilisés jusqu'alors. En outre son mode d'action est long, on n'a juste besoin de l'injecter qu'une ou deux fois par an, ce qui facilite le traitement et le rend beaucoup plus acceptable pour les patients. Enfin, son coût est bien inférieur aux autres anticorps, ce qui devrait le mettre à la portée de plus de malades sans alourdir le budget de l'assurance maladie.