Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La plupart des médecins privés à Constantine recommandent à leurs patients des cures thermales. Alors que d'autres demeurent attachés au traitement classique par les anti-inflammatoires prescrits à long terme pour freiner l'inflammation. Mais le rhumatisme continue dans les deux cas à fragiliser le cartilage et déformer les membres… faute d'un traitement définitif. Les affections rhumatismales ont pris des proportions vertigineuses. Et la course au traitement efficace issu des laboratoires n'est pas restée en plan devant cette prévalence inquiétante. Malgré l'absence d'incidences fiables au CHU, aucune autre étude épidémiologique n'est venue apporter un éclaircissement en chiffres relatif à cette maladie dégénérative souvent usant le cartilage couvrant l'extrémité de l'os. Ce que l'on sait, c'est que ce genre de maladie est classé après le diabète et l'hypertension artérielle. Elle constitue un autre fardeau pour la santé publique. Lié à l'âge ou à un facteur héréditaire… Le rhumatisme sous toutes ses formes, et dont les causes sont souvent mal interprétées sinon cadrées dans un contexte associé à l'espérance de vie, rend la vie difficile à ceux qui en souffrent. Cependant les spécialistes regroupent des facteurs déclenchant dont l'obésité et le travail forcé. Il y a deux années, la Ligue algérienne antirhumatismale (LAAR) avait fait état de 3 millions d'Algériens qui sont atteints de différentes affections rhumatismales, dont l'arthrose qui occupe une place alarmante. «Ces malaises et douleurs qui apparaissent à un âge un peu avancé (entre 35 et 40 ans) ont évolué en sourdine car ils commencent à s'installer bien avant l'apparition franche de la pathologie», explique un médecin rhumatologue à Constantine. Dès lors, seul le dépistage et la consultation précoces pourront prendre à temps l'affection et stopper son évolution. La corporation médicale classe les rhumatismes en deux catégories : l'une dite inflammatoire touche les sujets jeunes, et l'autre dégénérative due à l'arthrose apparaît généralement après la cinquantaine. Le rhumatisme est très présent notamment à Constantine où les cabinets des médecins privés ne désemplissent pas. Les traitements proposés, quoique superficiels, soulagent. Infiltration de cortisone, mésothérapie, cure thermale sont parmi les remèdes proposés aux patients. Par ailleurs, le rhumatologue pourra recommander en cas d'arthrose dans un premier temps un certain nombre de moyens pour la rendre supportable. «Souvent, c'est le recours aux antalgiques, c'est-à-dire des médicaments contre la douleur, mais les anti-inflammatoires apporteront un certain soulagement sans pour autant soigner la cause.» Compte tenu de la mauvaise tolérance par l'estomac de ces médicaments, quelques spécialistes proposent aux malades des séances de rééducation fonctionnelle, de l'activité physique comme la natation. Aussi, un traitement à base d'infiltration est devenu le cheval de bataille de quelques médecins. Ce dernier remède donne fréquemment des résultats positifs, explique un rhumatologue privé, mais il pourrait provoquer une fragilité du cartilage. La mésothérapie, quoique demeurant symptomatique, est cependant mieux adaptée pour soulager des maux sans compliquer la pathologie. Sur un autre plan plus «pessimiste», il est évident qu'il n'existe pas de traitement standard du rhumatisme ni de recette miracle. Sauf des traitements destinés à soulager la douleur. Les anti-inflammatoires ayant chacun son spectre d'efficacité, chaque maladie rhumatismale a donc sa propre molécule apaisante… provisoirement.