Les femmes sont très peu représentées au sein des partis et institutions. Les prochaines échéances électorales confirmeront-elles cet état de fait ? Il devrait en être autrement si la campagne de sensibilisation, initiée par le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), portait ses fruits. La campagne, lancée par le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme autour des propositions des partis politiques concernant cette question, se présente sous forme d'une série de conférences-débats qui se poursuivra jusqu'au mois d'août. Ont pris part à cette première série de conférences, organisée, hier, mercredi, à l'Institut national de santé publique (Insp) le RND, le RCD, le MDS, le FNA, alors que le FFS, le MSP et le FLN — bien qu'ayant confirmé leur participation — étaient absents. Les formations politiques présentes étaient unanimes à dire que le nombre de militantes reste bien en deçà de leurs aspirations. Ce constat révèle, en fait, le souhait du mouvement féminin algérien à inscrire autant de candidates que possible sur les listes électorales car la liste des postulantes souffre, sensiblement, de déficience. Pour Mme Flici, députée RND, «l'égalité entre les femmes et les hommes est loin d'être acquise». «Les militants de la gent masculine acceptent très mal de voir les femmes occuper le devant de la scène. L'argument qui revient le plus souvent est que les femmes ne votent pas pour les candidates femmes», ajoute-t-elle. La parlementaire, qui est aussi présidente de l'Organisation nationale des familles des victimes de terrorisme, a indiqué, par ailleurs, que le nombre de femmes au sein de sa formation politique est en nette augmentation. Pour preuve, «la représentation de la femme au sein du conseil national du RND a atteint les 20 %», précise-t-elle. De son côté Mme Aouicha Bakhti, représentante du MDS, a expliqué que son parti «se bat pour le principe d'égalité pour la citoyenneté à la fois pour les hommes et pour les femmes. La prise en charge de la citoyenneté de la femme est bien réelle au sein de notre formation, bien qu'elle soit amoindrie par les textes en l'occurrence le code de la famille», a-t-elle répondu à la question de savoir comment son parti compte séduire les électrices. Le MDS refuse, toutefois, le système de quota qui génère le «clientélisme».Après avoir exposé l'état des lieux relatif à la participation de la femme au sein de son parti, le RCD, qui prône «une représentation équitable des deux composantes de la société», Mme Samia Kaïd, membre du secrétariat national du RCD, a expliqué que cette «égalité est garantie dans notre texte fondateur du parti. Et nous luttons pour que ce principe soit inaliénable, même si les femmes, ambitionnant d'adhérer aux partis politiques, sont peu nombreuses.»Le RCD projette, à l'avenir, sérieusement, d'opter pour le principe de parité, selon Mme Kaïd qui a fait remarquer que, lors du dernier congrès du RCD, «le taux d'élues femmes au conseil national a atteint les 15%». l Les séries de conférences prévues dans le cadre de la campagne de sensibilisation seront organisées avec la participation des partis politiques sur les thèmes liés à la situation de la femme tour à tour sur la place de la femme dans la société et le droit, le code de la famille, le travail des femmes, la femme et l'enfant dans la rue, la violence à l'égard des femmes et enfin la participation politique des femmes.