Très maigrement représentées au sein des partis, les femmes le sont aussi à l'intérieur des assemblées élues et des institutions. Pourquoi parmi les 7,5 millions d'électrices, très peu ont une place dans les instances partisanes, des places de choix leur permettant d'être des candidates lors des différents scrutins ? Le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme en collaboration avec MPI a organisé, hier, à l'Institut national de la santé publique, une conférence-débat autour de cette problématique. Parmi tous les partis conviés à cette rencontre, seuls le RND, le RCD, le FNA et le MDS ont délégué des représentantes. Le débat figure dans un cycle de conférences qui se poursuivra jusqu'au mois d'août tour à tour sur le code de la famille, le travail des femmes, leur santé et la violence dont elles sont victimes. Le sort des femmes et des enfants de la rue sera également abordé. L'initiation d'une discussion sur la participation du sexe faible en politique intervient à l'approche des élections locales et législatives. L'occasion a été donnée aux présentes de divulguer leurs intentions. Il s'agit en fait de souhaits consistant à inscrire autant de candidates que possible sur les listes électorales. La chose n'est pas aisée car il y a pénurie de postulantes. M. Kaïd, membre du secrétariat national du RCD, avoue qu'il est difficile de les dénicher, bien que son parti soit acquis au principe de la parité. Mme Flici député RND révèle que dans beaucoup de wilayas, sa formation ne dispose pas de cadres féminins. “Hier, nous avons tenu une réunion avec le secrétaire général pour le sensibiliser à notre sort et prévenir les tentatives de marginalisation dont nous sommes susceptibles de faire l'objet lors des prochaines élections”, confie-t-elle encore. La parlementaire qui est aussi présidente de l'Organisation nationale des familles des victimes du terrorisme reconnaît que des progrès ont été réalisés mais demeurent très insuffisants. Le chef du parti Ahmed Ouyahia voudrait hisser le taux de la participation féminine au sein des instances du RND à 20% au minimum. Actuellement, 2 femmes uniquement siègent au conseil national. Pour M. Bakhti, membre de la direction du MDS, cette présence fait office de “vitrine”. Par ailleurs, elle estime que le système des quotas est générateur de clientélisme. À ses yeux enfin, la société est en proie “à une régression féroce” sous l'emprise de l'islamisme, minorant ainsi la place de la femme en politique. Même au sein des partis, les hommes voient d'un très mauvais œil l'arrivée de camarades féminines aptes à leur faire de l'ombre. Les cadres féminins déjà en poste piétinent dans leur stratégie d'enrôlement. Quand bien même des succursales sont mises en place pour prendre en charge spécifiquement les besoins des femmes, elles répondent mal aux aspirations des Algériennes. Le FNA crée des cellules dans toutes les wilayas, le MDS a son collectif femmes, le RND a inséré dans son programme un chapitre consacré à la femme…, mais aucune des initiatives semble aboutir à des résultats. Sans doute, le message est trop imprécis. SAMIA LOKMANE