Défi n «On ne pardonnera pas à ceux qui confisqueront une seule balle à la résistance». C'est ce que vient d'affirmer le leader chiite libanais, qui a voulu passer un message fort aux autorités libanaises auxquelles il tient tête depuis quelques mois. L'homme fort du pays du Cèdre, qui s'exprimait à l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat, par Israël, en 1992, de l'ancien secrétaire général du parti Abbas Moussaoui et cinq ans plus tôt, du responsable du Hezbollah au Liban-Sud, Ragheb Harb, a affirmé, vendredi, qu'il ne pardonnerait pas à ceux qui confisquent les armes du parti chiite libanais, allusion faite à la saisie, il y a plus d'une semaine, d'un camion transportant des armes. «Nous possédons des armes en tout genre, des fusées et canons, c'est notre droit de transporter des armes pour combattre Israël même si nous préférons les transporter en secret afin que l'ennemi ne découvre pas nos caches et nos bases», a dit cheikh Nasrallah. Il y a une semaine, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Elias Murr, a affirmé que les armes saisies ne seraient pas restituées au Hezbollah comme le réclamait ce dernier, mais qu'elles seraient utilisées par l'armée libanaise pour combattre Israël, si l'Etat hébreu violait, une nouvelle fois, la souveraineté du Liban. Cheikh Nasrallah, qui a accusé certaines parties libanaises de vouloir exploiter cette confiscation pour semer la discorde entre le Hezbollah et l'armée, a affirmé que la «résistance» était le «meilleur soutien de l'armée». «Lors du dernier incident à la frontière (entre les armées libanaise et israélienne), les hommes de la résistance seraient prêts à épauler les soldats si les affrontements s'étaient prolongés», a-t-il dit. L'armée libanaise avait tiré sur une unité israélienne qui avait pénétré début février en territoire libanais. L'incident avait été clos après l'intervention de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). «Il n'existe aucun problème entre le Hezbollah et la Finul, nous n'y avons pas intérêt», a ajouté cheikh Nasrallah. Quelque 15 000 soldats libanais, épaulés par les Casques bleus, se sont ensuite déployés au Liban- Sud, pour la première fois en 30 ans.