Débat n Des représentants des ministères, des partis politiques et de la société civile ont échangé, hier, des idées sur les outils de la bonne gouvernance. «Il est important de consacrer à tous les niveaux de la responsabilité la culture du ‘'compte rendu''», se sont accordé à dire à l'unisson, hier, à Alger, les participants à une rencontre qui visait l'enrichissement du rapport national d'autoévaluation. Le constat est ainsi fondé à propos d'un «outil» qui manque terriblement à la machine administrative algérienne accusée, bon an mal an, de tous les maux dont notamment ce grief d'être le terreau de la corruption qui, de par son étendue, a aujourd'hui, rappellent les spécialistes, l'apparence d'une véritable gangrène. N'a-t-on d'ailleurs pas cloué, à maintes reprises, au pilori des responsables pour corruption, malversations et, à un degré moindre, laisser-aller, à cause, justement, de ce manque flagrant de la culture des compte rendus ? Le procès Khalifa et celui de la Bcia, actuellement en «Une», et où l'absence des rapports et compte rendus y est systématiquement décriée, en sont d'ailleurs la parfaite illustration. Dans le lot des recommandations, les participants de cette journée d'évaluation qui ont disséqué, en ateliers, les différentes applications de la gouvernance en Algérie, ont appelé surtout «les responsables et cadres des collectivités locales à se recycler par l'entremise d'une formation permettant «la mise à niveau de leurs compétences en matière, notamment, de gestion». Déplorant, dans la foulée, «la non-application» des lois et ce, dans les différents secteurs de la vie politique, économique et sociale, les participants rappellent pourtant que «la législation algérienne riche en lois et textes, régissant les différents secteurs de la vie politique, économique et sociale, mais «restent inappliqués ou mal appliqués». Répartis sur quatre ateliers traitant de «la gouvernance politique et de la démocratie», «la gouvernance économique», «la gouvernance des entreprises» et «le développement économique et social», les séminaristes regrettent surtout «la passivité» de l'administration vis-à-vis des enjeux qu'affronte l'Algérie, non sans relever «la lourdeur» des procédures qui entravent, chaque jour davantage, les activités des associations. Aussi, recommandent-ils, comme solution, un plus de «transparence» dans l'organisation et les résultats des élections. Sur ce point précis, «les partis politiques doivent s'impliquer davantage dans la promotion de la bonne gouvernance en Algérie», rappelle-t-on encore. Autre levier de la consécration de la démocratie et de la bonne gouvernance, la presse qui a été aussi citée dans le lot des priorités. Celle-ci nécessite, plaident les participants, une plus grande protection de la part de l'Etat, d'où «la nécessité de l'élaboration d'un statut particulier du journaliste.» La «décentralisation» de l'administration, perçue comme appui de la bonne gouvernance, est loin d'être une sinécure, de l'avis des participants, car nécessitant, estiment-ils encore, un dispositif de moyens humains et matériels «plus conséquent».