De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Bon nombre de citoyens ne résistent pas à la fascination qu'exercent sur eux les différents lieux de divertissement, alors que les plus nostalgiques se contentent des chaleureuses veillées familiales rappelant le bon vieux temps. Il s'agit d'un mois où les veillées réunissent les habitants autour des anciens, du mois de la parole échangée, des chants, de la musique et des histoires contées… A Tlemcen, l'animation culturelle et artistique se fait sentir juste après la prière des taraouih. Les fans de la musique andalouse se taillent une place à la maison de la culture, où une programmation éclectique figure au menu. Plusieurs groupes et associations animent les soirées, que ce soit au niveau du grand bassin, ou au sein de la maison de la Culture. En effet, les responsables de la culture ont réussi le pari d'organiser des veillées ramadhanesques, comptant, entre autres, musique et théâtre, au point que les citoyens ne ratent pas ces occasions. Le mois sacré, qui dégage ses effluves partout, est également celui des belles veillées… En matière de soirées ramadhanesques, chacun a sa petite recette. Il s'agit, avant tout, d'une question de goût et de bourse. Les jeunes investissent les cafés et autres lieux de divertissement peu après la rupture du jeûne. Entre les parties de cartes, riches en suspense et ponctuées de cris aigus, les nuages de fumée se dégageant des cigarettes, de nombreux jeunes passent de longues heures dans le café du quartier. Il faut dire que le programme d'animation de ce mois est riche et diversifié, étant donné qu'il embrasse aussi bien les activités culturelles qu'artistiques en plus des conférences et des expositions. «Cela permet de donner plus d'animation à la ville durant ce mois», a tenu à souligner Hakim Miloud, directeur de la direction de la culture, tout en précisant que la ville de Tlemcen reste, durant tout ce mois, sacré un espace où se seront relayées représentations théâtrales, soirées… Durant ce mois, la majorité des chefs-lieux de daïra, enregistrent des soirées thématiques axées sur la découverte des cultures musulmanes, des conférences et des débats, etc. Si, cependant, bon nombre de jeunes préfèrent les cafés pour s'adonner aux jeux de cartes et de dominos, le citoyen tlemcénien, avec un début de Ramadhan qui vibre sous la musique andalouse, a compris qu'entre tradition et modernité les veillées du Ramadhan sont un événement qui fait émerger des terrains de rencontres entre le public et l'art, qui demeure un outil vivant, participant à la formation des acteurs de la société et offrant aux citoyens les chemins de l'épanouissement. A Tlemcen, le Ramadhan est un mois où les veillées réunissent les citoyens autour des anciens, le mois de la parole échangée, des chants, de la musique et des histoires contées… Sur le plan culturel, à travers toute la région, les responsables du secteur ont élaboré un important programme afin d'offrir à tous les habitants la possibilité de découvrir, de partager ou d'approfondir leurs relations avec la diversité des expressions culturelles : musique, théâtre, medh, etc. Par une programmation pluridisciplinaire et multiculturelle, les différentes actions du programme visent à refléter la diversité des cultures, par des soirées thématiques axées sur la découverte des cultures musulmanes du Maghreb, outre des conférences, des lectures et des rencontres avec les artistes. Entre tradition et modernité, les veillées du mois sacré à Tlemcen sont une aubaine qui fera émerger des terrains de rencontre entre le public et l'art. L'art est un outil vivant qui participe à former les acteurs de la société, à projeter le citoyen dans la rue, à trouver d'autres chemins de vie. Il contribue à redonner aux citoyens les pistes de leur épanouissement, à réinventer une manière de vivre ensemble. C'est dans cette démarche, a-t-on expliqué au niveau de la direction de la culture, que s'inscrit le programme culturel spécial Ramadhan dans la wilaya de Tlemcen.