Documentaire n «La cause des femmes», un film de Sid Ali Mazif, a été projeté hier en avant-première, à la salle Ibn Zeydoun, dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe». Depuis le début, le cinéma algérien, même pendant la guerre de Libération, a toujours accordé une place importante et significative à la femme, véhiculant ainsi des images retraçant son militantisme pour son émancipation et son droit à l'existence dans la société. Depuis le début, le cinéma algérien – sous forme de fiction ou de documentaire, court ou long-métrage – n'a cessé de dire et de montrer la cause de la femme algérienne. Une manière de contribuer à engager un débat en faveur des revendications pour l'émancipation des femmes, revendications portées par les mouvements féministes. Le cinéma algérien a, de toutes les décennies, suivi ce mouvement et porté à l'écran ses protestations pour un ordre juridique égalitaire et l'abrogation des dispositions inégalitaires du code de la famille. Il a toujours été là, et il le sera. «La cause des femmes» est une autre contribution du cinéma algérien pour le combat des femmes pour leurs droits sociaux et juridiques, une contribution signée par Sid Ali Mazif. Dans ce film, un documentaire d'une heure, le réalisateur s'emploie à établir un bilan des luttes féministes en Algérie, «luttes qui revendiquent l'égalité des droits, la citoyenneté pleine et entière pour les femmes, un changement du rôle et du statut de la femme dans la société». Pour ce faire, Sid Ali Mazif, derrière sa caméra, appréhende ce mouvement féministe à travers des personnages, comme Me Kheïra Doukali, Fatima Ouzegane, Akila Ouared, Badia Sator et bien d'autres militantes de la cause de la femme algérienne. Le réalisateur prête à chacune la voix, et chacune, appartenant à des mouvements féministes comme SOS Femmes en détresse, Rachda, Rafd…, parle, évoque le parcours combatif et incessant de la femme algérienne, et cela depuis la guerre de Libération nationale, où la femme, consciente de la nécessité de remplir pleinement son rôle dans la société, est montée au maquis et a participé à la libération de l'Algérie. Hassan Ouazan, responsable à l'observatoire des droits de l'homme, a souligné que le combat de la femme pour son émancipation a commencé pendant la Révolution, mais il n'a commencé à s'organiser en une action revendicative qu'au lendemain de l'indépendance, ajoutant de la même manière que les voix du mouvement féministe, que dans les années 1970 ce combat s'est accentué, créant des tensions puisque les revendications de la femme sont passées du social au politique. Le documentaire montre le combat incessant et persévérant de la femme tout au long de ses revendications, en dépit des obstacles qui entravent la réalisation d'un projet féministe concret et durable. «Ce ne sont que des amendements procédés, ici et là, sans apporter un réel changement à la condition de la femme», s'accordent à dire les militantes de la cause de la femme algérienne. Et d'ajouter : «Il y a eu certes des avancées depuis que le combat a commencé, mais le chemin pour une vraie condition de la femme reste long», ont-elle souligné. «Rien n'est encore gagné. La lutte se poursuit», ont-elle déclaré.