Le militantisme féminin sous l'angle du mouvement associatif, se veut être le propos de ce documentaire. «Merci de venir nombreux soutenir ce film documentaire qui, comme vous le savez, est un genre pas très courant chez nous. Ce film fait partie de toute une série de documentaires sur la condition féminine. Il évoque l'émancipation de la femme et les avancées sociales et civiques qui ont connu une avancée, qu'on ne peut pas occulter.. Cependant, il reste que tout n'est pas acquis. L' idéologie patriarcale est toujours omniprésente, se traduisant par les mariages forcés, les captages d'héritage, les violences. Beaucoup reste à faire pour arriver à une véritable citoyenneté comme dictée dans notre institution. Nos lois restent en deçà des attentes. Ne sont pas prises en compte. Il y a un retard enregistré en matière d'action sociale et politique eu égard à l'évolution de la société. Quatre millions de femmes de 20 à 29 ans sont célibataires..» soulignera le réalisateur Sid- Ali Mazif en préambule de l'avant-première de son film Kadiat Nissae (la cause des femmes), lundi dernier, à la salle Ibn Zeydoun. Entrant dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe 2007», le film retrace le parcours de lutte des femmes en Algérie, à travers le mouvement associatif, et interroge des militantes, des femmes abandonnées qui se retrouvent dans des foyers d'accueil. Il aborde, pour commencer, le rôle de la femme lors de la guerre d'Algérie, et postindépendance, durant la période du terrorisme pour finir avec les manifestations pour l'abrogation du code de la famille, dont un avocat dira qu'il est «anticonstitutionnel!». Beaucoup d'entre elles dénoncent les injustices faites aux femmes, certaines témoignent de leur résistance contre la terreur qui a endeuillé le pays durant la tragédie nationale. Ces femmes sont Rabia Satour, directrice de Rachda, Akila Ourid, moudjahida, Zazie Sadou, Fetouma Arezkane, moudjahida, Kahina Doukali, de l'association Rafd, Khalida Toumi, à l'occasion du 8 mars 2000, Leïla Aslaoui, Mériem Benmihoub, avocate, Rima Boublik de l'association Rafd d'Oran, mais aussi, Mériem Belala de SOS femmes en détresse, le mouvement «20 ans barakat» évoqué en chanson...Pour finir avec la Marche internationale des femmes, le 28 mars 2006, à Marseille.. Le documentaire donne la parole certes, mais n'apporte aucune analyse concrète finalement, se contentant de poser un regard sur des images qu'on connaît déjà. Beaucoup de spectateurs n'ont pas aimé le film. Interrogée à la sortie de la salle, une vieille dame dira être interpellée par la phase de la guerre d'indépendance mais ne s'est pas reconnue dans le reste. «J'étais mal à l'aise tout au long de ce film» A vouloir traiter d'un sujet aussi complexe en 60 minutes seulement, le réalisateur, malgré ses bonne intentions de rendre hommage à ces associations, n'a finalement fait qu'effleurer le sujet. Et c'est dommage. Le reste sera probablement développé dans les prochains numéros de la série de documentaires...