Crise n Les différentes mises en garde des producteurs et transformateurs de lait depuis plusieurs mois n'ayant pas été prises en considération, une pénurie de cet aliment de base menace le marché national. «Dans une semaine, les producteurs privés ne pourront plus assurer la fourniture des sachets de lait», s'est alarmé Abdelwahab Ziani, président de la Fédération agroalimentaire, lors d'une rencontre tenue hier, par les propriétaires de 63 entreprises privées de production et de transformation du lait. «Les stocks s'épuisent et on ne peut pas acheter la poudre de lait au prix actuel et vendre le sachet aux tarifs administrés par l'Etat», déclare le président de la fédération. Dans son intervention, M Ziani déplore que le prix du sachet de lait n'ait pas évolué depuis six ans alors que celui de la poudre a augmenté de 118% durant cette période et précise qu'avec cette augmentation, le prix de revient d'un sachet est de 38 DA. «Dans ce cas, il est impossible aux producteurs de continuer à vendre à 25 DA», expliquant que, du prix administré du lait, 0,70 DA va au distributeur et 1 DA au commerçant. D'ailleurs, depuis l'augmentation du prix de la poudre de lait, une quinzaine d'entreprises privées sur les 63 réparties à travers le pays ont gelé leurs activités pour rupture de stock et une cinquantaine risquent d'en faire autant dans la semaine ou les dix jours à venir. «Le gouvernement doit trouver rapidement une solution au problème», ajoutera M Ziani qui propose deux solutions pour éviter la catastrophe «soit libérer les prix du lait ou revoir le système du prix administré». Rappelons que les producteurs et transformateurs de lait représentent plus de 60% du marché national, le reste est produit par les 17 filiales du groupe public Giplait. Celui-ci, d'ailleurs, n'est pas épargné par la crise et espère une subvention des pouvoirs publics pour ne pas être dans le rouge. Le problème de la poudre de lait est un phénomène mondial, dû a la rareté du produit. Ce qui a fait que le prix de la tonne a atteint les 2 700 dollars soit une augmentation de 118% depuis 2001. L'Algérie importe annuellement l'équivalent de 600 millions de dollars et sa production de lait local ne représente que 13% des besoins du pays.