Résumé de la 34e partie n Les ogres ont la réputation d'être forts mais ils sont également jugés stupides. Des héros comme M'quidèche ne cessent de leur jouer des tours ! Le monde des ogres est un monde de cruauté mais c'est un monde régi par des règles. Certes, ils se nourrissent «naturellement» de chair humaine, mais ils n'ignorent pas les valeurs sociales. Ainsi, dans un conte, recueilli dans la région de Blida, une pauvre veuve, vivait seule, à l'écart du village, avec ses trois enfants et dont l'aîné n'avait que dix ans. Sa maison était en pierres mais sa porte, en bois, depuis longtemps vermoulue, tenait à peine sur ses gonds. Le soir, quand les enfants dorment, la veuve se met devant son métier à tisser des couvertures et des burnous qu'elle vend aux riches du village. Un soir d'hiver, alors qu'elle travaillait, la porte en bois est si violemment secouée qu'elle vole en éclats. La pauvre femme s'arrête de tisser, pétrifiée par le personnage qui vient de s'introduire chez elle. Il est si grand que sa tête atteint presque le plafond, ses cheveux sont embroussaillés comme un genêt épineux, ses bras et ses jambes sont noueux comme des troncs d'arbres. Elle comprend aussitôt qu'elle a affaire à une ogresse. Elle se sent perdue et se serre contre ses enfants qui dorment à ses côtés. L'ogresse, la voyant apeurée lui dit : — Ne crains rien, je ne te ferai pas de mal ! au contraire, je veux t'aider... Elle se met aussitôt devant le métier à tisser et travaille si vite que la couverture est terminée à l'aube. Un travail de plusieurs semaines exécuté en une seule nuit ! La couverture enlevée, l'ogresse se lève. — Je m'en vais, mais demain, je reviendrai ! Elle revient, en effet, le lendemain et travaille à la place de la veuve. Elle revient encore les hivers suivants... Désormais, la veuve l'attend avec impatience et remercie Dieu de lui avoir envoyé ce monstre pour l'aider. La veuve peut mettre de l'argent de côté, avec les couvertures et les burnous qu'elle vend. Elle peut ainsi améliorer son quotidien et celui de ses enfants et même arranger un peu sa maison. Elle remplace la porte que l'ogresse a cassée par une porte plus solide. Mais désormais, c'est elle qui ouvre la porte à l'ogresse. — Entre, lui dit-elle, je t'attendais ! L'ogresse entre et se met derrière le métier. Les enfants, qui dorment, ne la voient pas, mais elle les voit. — Tes enfants grandissent, dit-elle, un jour à la veuve. — Oui, lui répond-elle — Ils mangent mieux qu'autrefois, n'est-ce pas ? — Oui, dit la veuve, c'est grâce à toi... Mon aîné a quinze ans, il va bientôt travailler et m'aider ! A l'aube, l'ogresse se lève pour partir. — Je reviendrai demain, mais ce sera pour la dernière fois... (à suivre...)