Résumé de la 42e partie n Comme dans les autres contes, le héros parvient à se sortir des griffes des ogres qui voulaient le dévorer. Si les ogres hantent les contes, on dirait de «façon naturelle», ils font également des intrusions dans le monde réel. C'est du moins ce que disent de nombreux récits, collectés, ça et là, en Algérie. Nous verrons que le problème de l'existence d'ogres ou plutôt de populations anthropophages se posent ailleurs, et pas seulement en Afrique ou en Océanie où on a l'habitude de situer les derniers cannibales. Nous verrons aussi que des savants se sont penchés sur le problème, certains d'entre eux postulant la survivance de tribus vivant comme à l'âge de pierre et se nourrissant de chair humaine... Mais place d'abord à quelques récits. Cela se passait au 19e siècle, dans le massif des Aurès. Dans un village haut perché, cinq jeunes hommes, de la même tribu, décident de partir à la chasse. Ils ont scellé leurs chevaux, pris des provisions ainsi que des fusils. Les forêts des Aurès étaient plus giboyeuses qu'elles ne sont aujourd'hui, il y avait aussi des fauves, des lions, qui en hiver, quand ils étaient chassés par la neige, descendaient jusqu'aux villages où ils semaient la terreur. C'est pourquoi, les parents des cinq jeunes hommes les mettent en garde. — Soyez sur vos gardes, méfiez-vous des ogres ! Ne montez pas trop haut, dans la montagne, c'est là que ces monstres habitent ! Ils partent donc, montant de plus en plus haut, dans les régions où il fait frais et où les cerfs et les mouflons abondent. — N'est-ce pas là, dit un des jeunes hommes, où habitent les ogres ? Ses compagnons se moquent de lui. — Tu aurais peur des ogres ? — Non, dit-il, mais rappelez-vous les recommandations de nos parents... Ses camarades rient. — Nos parents exagèrent ! — Et puis, dit un autre, nous avons nos fusils pour nous défendre. Qu'un ogre pointe le nez et il verra comment nous l'accueillerons ! — Les ogres sont dotés d'une force extraordinaire, mais ils vivent comme des bêtes, ils ignorent l'usage des fusils... Ils arrivent à un petit village. Ils sont accueillis par les cris d'une femme. — Que se passe-t-ils ? demandent les jeunes hommes. — Un ogre a enlevé ma fille, pleure-t-elle, et personne, au village, n'ose aller la chercher ! — Indique nous quelle direction il a prise, disent les jeunes hommes, nous la chercherons nous. La pauvre femme leur montre la direction prise par l'ogre. Le compagnon, qui ne voulait pas, tout à l'heure monter trop haut, incite ses compagnons à faire vite. — La vie de cette jeune femme est menacée, il faut l'arracher des griffes de l'ogre ! Et tous pressent leurs chevaux... (à suivre...)