L?humanisation de la peine, l?amélioration de la prise en charge médicale dans les centres pénitentiaires et la liberté conditionnelle pour les personnes malades. Telles sont les recommandations que proposera la cellule de réflexion en charge de finaliser les recommandations contenues dans le projet de réforme du secteur de la justice au sujet du volet pénitentiaire. Cette structure devait être installée ce lundi par le ministre de la justice, garde des Seaux, Tayeb Belaïz. «Ceci dans le but d?enrichir le projet de l?ordonnance relative à l?organisation pénitentiaire et à l?insertion sociale des détenus». C?est ce qu?a indiqué le directeur général de l?administration pénitentiaire, Mokhtar Felioun, ce lundi sur les ondes de la chaîne III. En outre, le détenu «peut porter plainte contre d?éventuels abus ou atteintes à ses droits». A cet effet, une commission de recours sera mise en place très prochainement à l?intérieur des centres pénitentiaires. Ces recours peuvent aussi être déposés chez le procureur de la République ou à l?administration pénitentiaire. Pour les femmes, les mineurs et les personnes âgées, on a pensé à des parloirs rapprochés. «Ceci pour plus d?intimité». Par ailleurs, les conditions de vie auxquelles sont confrontées les détenues, restent un problème majeurs. Celles-ci sont à l?origine de la colère des prisonniers, menant pafois à des mutineries. «Des mesures sont nécessaires pour éviter l?irréparable». Quant à la détention préventive, elle constitue le point noir dans la justice de notre pays. Pour certains, elle peut durer des années en attendant le jugement. Se voulant moins alarmiste, M. Felioun indiquera que seulement 10% de la population carcérale est concernée par ce sujet. Pour sa part, M. Ksentini, président du comité national consultatif pour la protection des droits de l?homme, estime le nombre de prisonniers concernés par la détention préventive à 4 000. «Cependant toutes les mesures seront prises pour parer à ce genre d?inconvénient», dira M. Felioun. Sur le plan de la réinsertion du détenu, il a été procédé à la signature de plusieurs conventions-cadres entre l?administration pénitentiaire et plusieurs secteurs de l?Etat. «Ceci dans le but d?encourager la population pénitentiaire à suivre des formations à distance.» A ce propos, M. Felioun citera l?exemple des 87 personnes admises au bac cette année, «alors que d?autres suivent des formations professionnelles par correspondance». Il existe même des prisonniers inscrits à l?université de la formation continue. Ils sont au nombre de 195. Toutefois, le programme de réinsertion bute souvent sur le problème du budget. Dérisoire, ce dernier ne permet pas de faire bénéficier tous les détenus de ces nouvelles mesures. Toujours dans ce contexte, des avocats ont fait part de leur souhait de revenir à la formule des travaux d?intérêt général. Une formule interrompue durant la période de terrorisme qu?a connue notre pays.